Des épines

Ce week-end avec Maître, N/nous étions avec des amis. Le jeudi après-midi, j’écrivais dans mon carnet d’esclave que « Tout ce que je désire [pour ce week-end, mais aussi pour le restant de ma vie], c’est être digne de Maître ». L’hôtel particulier était magnifique et N/nos amis sont formidables.

Malheureusement, quelques heures après N/notre arrivée, j’ai déçu Maître. J’étais si heureuse d’être avec N/nos amis en dehors de la maison que la moindre préoccupation m’a fait céder à la peur avec autant de puissance que j’avais été joyeuse. En plus de n’être pas concernée par cette préoccupation, j’ai été impertinente envers Maître devant N/nos amis. Cela n’aura duré qu’à peine quelques secondes, mais salir ma bouche avec une phrase, une remarque inconvenante, c’est profaner la propriété du Maître. Par peur, j’ai présumé avoir la liberté de formuler un commentaire désobligeant. Je n’étais à ce moment-là qu’une ingrate et totalement indigne de Lui.

Maître a fait preuve d’un calme olympien et je n’ai pu qu’être extasiée devant Sa maîtrise avant de me sentir si sotte d’avoir faibli. J’ai presque instantanément fondu en larmes, regrettant chaque syllabe que j’avais pu prononcer. Fort heureusement, je connais ma place et ne peux m’y soustraire, c’est pour cela qu’Il m’a jugée accomplie. Je ne peux me soustraire à ma nature de Le servir. Et si par malheur – ou folie – je le tente, j’en souffre.

Il m’a entretenue au sujet de mon impertinence pendant une dizaine de minutes. N/nos amis se sont isolés et j’étais honteuse de leur faire subir (à eux aussi) mon indiscipline et encore plus d’avoir fait subir cela à Maître devant des spectateurs, même s’ils n’ont porté aucun jugement sur l’incident. Ils N/nous connaissent, N/nous n’avons pas à les impressionner et Maître ne place pas Son égo dans ce genre de reconnaissance. Merci Maître.

Face au programme imposé par le week-end, Maître m’a dit qu’Il ne pourrait, ni ne souhaitait me punir. N/nos amis (bien qu’avertis) n’ont pas à subir ma punition et encore moins à y assister. Maître ritualise la punition et a jugé que ce n’était ni le lieu, ni le moment.

J’ai été dressée à expier – généralement par la douleur. Jamais je n’ai eu à attendre le pardon de Maître pendant deux nuits. J’ai demandé plusieurs fois s’Il m’avait pardonnée, surtout le premier jour. Je me confondais en excuses devant N/nos amis par moments. Parfois, je m’isolais dans la chambre et les évitais. J’étais honteuse et indigne de Maître.

Il a été à ce sujet très explicite : Il ne me battrait pas devant N/nos amis. Je ne méritais pas tant de douceur, j’étais indigne, mais ils n’avaient rien demandé et Maître le savait pertinemment. Jamais je n’aurais assez de mots pour définir la profonde gratitude que je ressens envers Maître de ne pas avoir voulu mettre mal à l’aise N/nos amis plus que je ne l’avais déjà fait. Ils ne sont pas concernés par mon ingratitude et ont d’ailleurs oublié – beaucoup plus vite que moi – cet écart de ma part.

Le soir dans le lit, avant de dîner, mon amie m’a réconfortée alors que je m’étais encore isolée. Discuter avec elle a apaisé mon monde, elle m’a dit je t’aime. Je voulais rester au lit me cacher. Je voulais rentrer chez N/nous, expier ma faute et revenir. Mais vivre une vie de servitude pleine et entière n’est pas faire ce que je veux. Maître avait décalé N/notre retour quelques heures plus tôt pour me faire plaisir en restant une nuit de plus.

Lorsque Maître me parlait, j’étais incapable de savoir s’Il feignait de m’avoir pardonnée. Ce soir-là, j’ai écris que je ne le saurai que lorsque j’aurai expié ma faute. Il était prévu que Maître essaye Son nouveau fouet ce premier soir. Il a été très doux et m’invitait à Lui dire lorsque j’avais besoin de digérer la douleur en marquant des pauses de quelques secondes. J’étais positionnée devant le miroir, je Le voyais s’amuser avec Son ami qui s’occupait de sa soumise. J’étais heureuse, même si hors mes demandes (ordonnées si j’en ressentais le besoin) concernant la cadence, j’étais mise au silence la plupart du temps.

À minuit cinquante-deux, Maître m’a dit « Merci pour les épines », en référence aux mots de Jean d’Ormesson. Quel bonheur que de L’entendre dire cela.

Le lendemain – dix heures trois, Maître m’a encouragée à apprécier le week-end, qui (hors ma culpabilité épisodique) était d’une grande douceur. Oui, c’était une évidence que je serai punie dimanche matin une fois rentrés mais le programme du jour était des roses et non des épines. N/nous avons visité le Musée d’art antique, fait des achats et sommes allés dîner au restaurant. Ces moments heureux avec N/nos amis, je ne les oublierai jamais. Ils étaient merveilleux – et délicieux.

« Merci pour les roses, merci pour les épines. La vie n’est pas une fête perpétuelle. C’est une vallée de larmes, mais c’est aussi une vallée de roses. Et si vous parlez des larmes, il ne faut pas oublier les roses. Et si vous parlez des roses, il ne faut pas oublier les larmes. » – Jean d’Ormesson


Une heure après être rentrés ce matin, j’ai pris une série de gifles sans ménagement. Merci Maître de m’avoir pardonnée et de me permettre chaque jour de vivre dans l’Honneur de Vous appartenir.

Merci mes Amis, pour avoir pansé mes épines et N/nous avoir reçus. Car même s’il y a eu des larmes, c’était une vallée de roses. Merci Maître, merci d’être aussi investi dans mon asservissement pour me rendre à Vos yeux meilleure car ce sont les seuls qui comptent.

Publié par

esclave calliopée

Propriété appartenant au Maître Bap pour l'éternité.

3 réflexions au sujet de “Des épines”

    1. Bonjour,
      Je remercie Maître de ne pas m’avoir imposé de la mettre ainsi que de m’autoriser une réponse.
      Elle n’est pas fameuse et n’a pas à susciter l’intérêt. De plus, personne ne l’aurait comprise et la punition aurait pu paraître injuste car j’exprimais une inquiétude.

      Cela était désobligeant et impertinent car je me suis exprimée sur un sujet qui ne me concerne pas en tant que Son esclave, cette phrase n’aurait même pas rassasié votre curiosité, principalement car la plupart imaginent un commentaire très insolent quand je parle d’impertinence ou commentaire désobligeant.

      Or, Dieu merci, je ne salie pas la bouche avec laquelle le Maître m’autorise à parler à ce point.

      Belle journée,
      esclave calliopée, propriété de Maestro Bap

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