Essai sur le Service

Un essai bancal et fragmentaire, insignifiant pour certains, probablement plus un commentaire qu’un véritable essai d’ailleurs, qui saura peut-être mettre un peu de joie dans le cœur de ceux qui comprendront et trouveront là une vision similaire (ou simplement un angle complémentaire) à la leur, dépourvue d’idéalisation et encline à la réalité.

Définir le service peut s’avérer être une tâche de grande ampleur et décourageante (surtout si l’on souhaite aller dans le détail et lister toutes les manières dont il peut s’exprimer) et à la fois une tâche si simple quand on cherche à le définir dans son ensemble. J’ai des ambitions bien plus modestes pour ce billet.

Pour ma part, j’ai beaucoup plus de facilités à dire ce que les choses ne sont pas (cf. Ce ménage rétro) pour énoncer ce qu’elles sont. Ceci n’est qu’un essai sur le Service, au pire un mélange de bonnes traductions et quelques commentaires dont je ne peux promettre une grande qualité éducative, néanmoins ils auront le mérite d’être en alignement avec la manière dont N/nous vivons.


J’aimerais m’appuyer sur quelques citations du livre Real Service, co-écrit par Raven Kaldera et sa propriété Joshua Tenpenny. Un livre que je recommande fortement aux personnes dans des relations axées sur le service et/ou celles qui s’y intéressent.

Dans le premier chapitre Figuring Out Service ou Comprendre le Service en français, prennent place les Règles de Service de Joshua après une courte page portant sur le service porn et le fétichisme du majordome, qui ne peuvent être grand chose d’autre que des fantaisies passagères dans le monde réel pour la plupart des individus. Ce qui, en soit, n’est pas un véritable problème le temps que la réalité importe peu dans la dynamique, de ce fait généralement non permanente (hormis si l’on fait les sacrifices nécessaires afin de posséder un esclave/domestique à demeure en permanence).

Pour cet essai sur le Service, je vais m’appuyer sur la Première règle de Service (de Joshua), sûrement en vigueur (peu importe si de manière explicite ou non) dans toute relation durable axée sur le service.

« If the master doesn’t want it, it isn’t service »

KALDERA Raven et TENPENNY Joshua, 10 août 2011, Real Service – règle 1 sur 4, Alfred Press, Massachusetts, page 9.

Si le Maître ne le veut pas, ce n’est pas du service. Even if… – même si.

Ce n’est pas du service, même si vous le faites pour eux et qu’ils vous en seront possiblement reconnaissants plus tard, même si vous pensez que c’est ce qui lui plairait, même si cela doit être fait, même si, même si…

Faire le ménage est nécessaire pour qu’une maison ne soit pas sale, ça ne veut pas dire pour autant que c’est du service. Ça l’est si le Propriétaire a l’attente d’une maison entretenue par sa propriété.

Car si le Maître ne le veut pas, ce n’est simplement pas du service.

À partir de là, la liste de ce qui n’est pas du service peut s’avérer assez longue et mène également à la conclusion suivante : toute action peut être du service dès lors que le Propriétaire désire cette action de la part de sa propriété.

Et en ce sens, si le Propriétaire veut se montrer peu ou particulièrement exigeant, avec peu ou d’énormes attentes, c’est ainsi et celui qui sert se doit de l’accepter, car le « service » imposé par la partie servante ne peut en être et nuira tôt ou tard gravement à la relation. À savoir qu’une relation hiérarchique peut avoir plusieurs orientations sans nécessairement être orientée sur le service, mais qu’une axée ainsi demande beaucoup de temps, d’aménagements et d’engagements doubles en fonction des attentes du Propriétaire.

À mon sens, l’esclave doit adhérer à la vision du service (et de la servitude) de son Propriétaire et potentiellement mettre son idée du service de côté pour épouser la seule qui compte, c’est-à-dire celle de celui qui est servi. Pas celle qui correspond à ce qui est communément défini comme service en fonction de sa position hiérarchique, ni celle que se font les autres. Uniquement celle qui se base sur les désirs du Propriétaire compte.

Chaque relation axée sur le service ne peut qu’être profondément différente d’une à l’autre, chaque Propriétaire ayant des besoins et attentes qui lui sont propres.

Je ne partage pas vraiment l’idée qu’un real service le soit lorsqu’il est négocié ou enclin aux compromis et ai énormément de difficultés à y voir une transaction. J’y vois une (totale, dans le cas de ce ménage) mise à disposition où seul le désir (non-fantasmé) du Propriétaire entre en ligne de compte. Ici, c’est ma volonté et l’obéissance d’esclave calliopée (la réponse à cette volonté) qui vient créer ce que je considère être le service.

« While acquiescence may seem like a favor to bright-eyed meaning servant, in the end it is no favor. Honesty is the best option »

KALDERA Raven et TENPENNY Joshua, 10 août 2011, Real Service – règle 1 sur 4, Alfred Press, Massachusetts, page 10.

Alors que l’acquiescement peut paraître comme une faveur aux yeux du serviteur, en finalité ce n’est pas une faveur. L’honnêteté est la [votre] meilleure option.

Dans N/notre relation, je ne peux feindre d’être satisfait par le service de mon esclave si je ne le suis pas. Même par compassion pour ses efforts ou par sentiments amoureux. Car ça ne rendra pas son service réel. Et surtout, ça ne rendra pas ma merveilleuse propriété meilleure. Ça ne serait que malhonnête et viendrait détruire toute possibilité d’amélioration. Mes exigences sont mon langage d’amour et j’en juge esclave calliopée digne et capable.


Une histoire de réalité.
Toute propriété peut être amenée à mal faire les choses et chaque Propriétaire possède son seuil de tolérance vis-à-vis de cela, à savoir qu’un pouce mal placé sur un verre embrassé puis tendu dépasse déjà le mien en ce qui concerne cette maison.

Une histoire d’honnêteté.
Il m’est normal de signifier à ma propriété si elle se trouve dans la maladresse, l’erreur comme dans l’excellence ainsi que lorsqu’elle s’éloigne de la ligne que je lui ai soigneusement tracée.

Une histoire de confiance.
Je ne crains pas ses émotions vis-à-vis de mes critiques car j’ai confiance en elle et je la connais parfaitement. Ma belle esclave a épousé ma vision du service et a connaissance de mes exigences.

Une histoire d’humilité.
Recevoir les critiques du Maître peut mettre les nerfs à rude épreuve, surtout quand la propriété pensait avoir bien fait. Le mépris n’a aucunement sa place dans le service (cf. règle numéro 2) – et ici tout court.

Une histoire de respect.
Laisser sa propriété dans l’erreur est un poison et la maintenir ainsi est dangereux. Ici, le temps terrestre est précieux et ma propriété l’a mis à mon service. Mes éloges se doivent d’être réelles, comme tous mes jugements.

Une histoire de hiérarchie.
En tant que Propriétaire, si j’accepte pour une quelconque raison ce que je ne juge pas acceptable, je ne dirige plus la relation.

Et mon tout une histoire de constance.


Les ressources pour cet article (et quelques autres complémentaires, notamment sur les différentes expressions du service) :

HannahTheScribe (3 articles)
« Control/Service-Oriented and Anticipatory/Reactive Service » ; « Learning in Anticipatory Service, and Some Advice » ; « Invisible Anticipatory Service, Setting Your Own Recurring Tasks, and Some Advice »

Joshua Tenpenny, Raven Kaldera, Real Service

Tequilarose, « Service Submission : Reactive and Proactive Service : What’s the Difference? »

Publié par

Bap

Propriétaire de 232-621-237.

7 réflexions au sujet de “Essai sur le Service”

  1. « Mostly, routine observation. To get ahead of a problem you have to notice it before it happens and before the M-type notices. It might not even be a problem to you if you were acting only for yourself, so you have to look from their perspective as well (and maybe know them better than they know them). An eye for detail, the memory to do something with that information, the system to keep it in long term. »

    -Hannah the Scribe

    Pourriez-vous dans ce cas élaborer un peu plus sur le service anticipatoire? Je suis d’accord avec votre réflexion, seulement, il me semble que cela discréditerait ce type de service.

    « Alors que l’acquiescement peut paraître comme une faveur aux yeux du serviteur, en finalité ce n’est pas une faveur. L’honnêteté est la [votre] meilleure option. »

    Citation intéressante, mais je crois avoir perdu un peu de son sens qui final. Dans la citation, serait-ce la plume de Raven ou de joshua?

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour 6syphe,
      Je pense que si le Propriétaire désire bénéficier d’un service anticipé, il est évidemment dans son bon droit. Et très honnêtement, je peux comprendre les vertus reposantes pour le Propriétaire de ce type de service. Ici, il y a un axe service mais aussi contrôle (que j’ai sûrement mis maladroitement en avant car je ne souhaite discréditer aucun type de service et suis navré si quiconque l’a ressenti ainsi). D’ailleurs, je ne pense pas que ce type de relation soit uniquement axé sur le service réactif, pro-actif ou anticipé… Je pense que c’est beaucoup plus fluide que ça (surtout sur le long terme) et que ça peut varier en fonction des contextes et des désirs du Propriétaire.

      Pour la seconde citation, elle est à la suite de la Première Règle de Service de Joshua (pour sa qualité explicative). Étant donné que ce sont des règles de service, j’ai bon espoir qu’il s’agisse d’une règle de Raven à laquelle Joshua a adhéré… Néanmoins, le livre étant co-écrit, impossible de s’avoir ce qu’il en est de l’œuf et de la poule. À noter aussi que le livre traite de « relation de service consentie et négociée »… Donc, il y a sûrement eu une phase de négociation à un moment donné (et à laquelle je n’ai pas pu assister)…

      Merci pour votre commentaire,
      Bap, Propriétaire d’esclave calliopée.

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  2. Merci pour cet article très instructif.
    Je m’y retrouve finalement en temps que soumise : l’exigence permet l’excellence, mais pour cela, il faut le dire !
    Un Dominant/Maître qui n’exprime pas ses critiques ne fait pas avancer la relation.
    Une personne soumise à besoin de s’améliorer, son but est servir et satisfaire, et sait qu’elle fera des erreurs tôt ou tard. Elle saura donc lorsque son Dominant n’est pas sincère, et s’en sentira profondément frustrée et triste.

    Autrement, merci de ne pas avoir arrêté les réseaux sociaux et de continuer vos écritures. Ceci ont choqués, car vous êtes plus exigeant que les autres, mais esclave calliopée est la seule capable (et tenace!) pour d’atteindre VOTRE niveau imposé. Voici pourquoi vous vous êtes choisis.

    Aimé par 1 personne

    1. Bonjour C.,
      Merci à vous pour votre commentaire encourageant, je suis heureux que vous vous y retrouviez également ! Je suis d’avis que le service peut s’appliquer dans toute relation hiérarchique (même dans les relations tout court).

      Le mois d’août a été particulièrement difficile au niveau du pic de visibilité et de l’incompréhension. Je ne vais pas mentir, fermer la boutique s’est envisagé. Celle des réseaux sociaux traditionnels s’envisage toujours, je songe à ne garder que le blog et YouTube. Et oui, elle est sacrément tenace en effet ! Je vais peut-être prendre exemple sur elle et rester un peu partout, qui sait ?

      Merci pour ces mots,
      Bap, Propriétaire d’esclave calliopée.

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