Il est question d’éliminer le superflu – ce qui n’est pas nécessaire et qui aurait pu s’inviter par négligence ou défaillance. Dans Sa maison, le Carême est une conversation privilégiée avec Dieu. Une invitation à la conversation avec Dieu. Nous, les Hommes, sommes toujours invités à converser avec Dieu. Mais si jamais n’a pas été pris le temps de le faire, la suggestion est là.
Dans la confession de Maître (qui est également devenue la mienne depuis le début de l’année de par Sa volonté), ce n’est pas un temps de pénitence. Il n’y a pas cette notion de jeûne punitif que peuvent revêtir certains croyants dans leur pratique du Carême – aucun de mes jeûnes, qu’ils soient d’écrans, de relations sociales ou d’autres types ne le sont d’ailleurs. Ce ne sont pas des temps de pénitence dans Sa maison. Tout le monde est digne du Royaume de Dieu. Et je suis digne de servir Maître, je ne le suis pas lorsque je fais acte de pénitence.
Ce sont des temps propices à une immense simplicité.
Je vis de mieux en mieux le contraste entre les temps où Maître m’isole de manière prononcée et pleinement, probablement de par l’accroissement des temps en retrait ne donnant plus lieu à un si grand contraste.
Le jeûne d’écran ne me demande pas d’effort particulier, l’utilisation étant réglementée au quotidien. Outre les corrections diverses pour Maître, passer du format écrit (tous mes brouillons sont à la main) au format numérique, il ne fut pas ordonné de les utiliser.
Le jeûne de parole est déjà le plan par défaut de mon côté de N/notre configuration depuis longtemps maintenant. Chaque mot prononcé me remplit d’une immense gratitude. Les humeurs volatiles (ou états d’âme) ne doivent pas outre-passer ma bouche, même lors des autorisations de parole.
Ainsi après ce contexte rudimentaire et cette longue introduction, sont livrés ici quelques fragments à propos de ce Carême.
J’ai pu lire et annoter Donner une âme à sa maison d’Olivia de Fournas. Quelle place donnons-N/nous à Dieu dans cette habitation ? Comment édifier entre Ses murs des espaces sacrés pour mieux Le voir ? Un lundi, j’ai reconfiguré l’entièreté du salon avec la bénédiction de Maître. Lorsqu’Il est rentré du travail, Il a interrompu la procédure d’accueil pour me remercier.
Un soir, Il m’a dit Sache que personne ne te salue ni ne me demande comment tu vas et ça ne m’a pas blessée. Des similarités m’ont été répétées, de manière irrégulière.
Jeudi 08 mars, extrait du journal d’esclave, page 74 (et trois lignes de la page 75)
20 heures 18. Maître a été appelé en astreinte à peine le rapport terminé. Il n’y aura pas d’entretien aujourd’hui. Je doute que ça L’intéresse de m’utiliser une (deuxième) fois rentré. Il n’y en a pas eu non plus hier car Il était fatigué. Sa fatigue est une bonne raison pour que cela n’ai pas lieu. J’aimerais pouvoir écouter un peu de musique. Je pourrais demander et ça serait sûrement accordé, mais la demande (surtout pour des futilités) n’est pas vraiment encouragée. Alors, j’ai prié. En partant à la recherche de ce qui devait être fait avant le repas, comme la lessive à étendre. Les pommes de terre étaient déjà épluchées et la viande décongelée. Il y a la vaisselle de la préparation de Sa crème de citron. Il y a toujours quelque chose à faire. Oh, Son couteau suisse est passé à la machine à laver. Je me sens seule, même les chats dorment.
Ce soir-là j’eus faim, aussi. Mais sans autorisation il s’agit tout bonnement de vol que de prendre quelconque nourriture. Finalement, Maître m’a utilisée une seconde fois, avant d’aller dormir.
J’eus un traitement de peau nécessitant le non-port de Son collier et je n’en fus pas attristée, la Bible ne préconise-t-elle pas de s’attacher aux choses d’en Haut ? Je revis N/nos vœux lorsqu’Il le (re)visse. Le lendemain, lors de la toilette, je me suis regardée plus longtemps. Ce qui en temps normal m’est interdit, mais ma nuque nécessitant des soins, le temps de miroir fut allongé, le temps de – une vingtaine de jours.
Après quelques semaines, il n’y avait toujours pas de déprime à l’horizon et Maître s’en félicitait. Bien au contraire, j’avais (jusqu’ici ?) maintenu l’état d’esprit centré et apaisé qu’Il préfère que j’ai la plupart du temps à Son service. C’est une préférence que j’ai également sur Son ordre et je la nourris chaque jour supplémentaire que Dieu m’offre, c’est un présent.
J’ai rencontré quelques difficultés au bout d’un mois – souvenirs traumatiques et amnésies. Maître m’a consultée, notamment pour savoir si j’avais l’impression de nécessiter des soins d’urgence afin qu’Il puisse (p)rendre Sa décision en toute connaissance de ce qu’Il voit et de ce qu’Il ne peut pas voir. Peu importe ma réponse. La feuille de calcul relative à l’hygiène de vie montrait quelques défaillances en terme de temps de sommeil, ces données furent surveillées avec plus de vigilance qu’à l’habitude.
Dieu donne les plus grands labeurs à Ses serviteurs les plus courageux. Mon abnégation et mon dévouement n’ont pas de limite pour Maître. Il est mon Seigneur ici et ne me ménage pas vraiment, parce qu’Il m’estime et s’aime Lui-même – Éphésiens 5:28. Il n’a pas de tolérance vis-à-vis de la médiocrité en ce qui concerne ce qui Lui appartient.
Il n’y a eu que cette journée très étrange, dans le sens où ça ne s’est plus reproduit depuis. J’ai eu une absence de plusieurs heures sur le voltaire et le chat m’avait visitée. Il y avait des poils sur ma robe. J’ai pleuré. L’isolement (même si non instantanément dangereux) n’exclut pas des dommages et des détresses psychologiques importantes – mots de Maître. Je l’aborde comme la normalité après avoir tant souffert du besoin qui s’atrophiait.
J’ai fait germer deux noyaux d’avocats, cela m’a permis de mesurer le temps qui passe.
J’ai eu à nouveau une baisse de Foi, j’en ai eu deux depuis le début de l’année. Je n’en avais pas tant avant. Maître m’avait prévenue que ce genre de désagrément n’arrivait que lorsqu’on était réellement chrétien. Il est question d’accueillir Dieu dans toutes les petites voies, progressivement, tout le temps.
J’ai également beaucoup médité sur la maternité. Peut-être que c’était un mécanisme de défense en interne – regarder loin pour ne pas voir maintenant. Bien sûr, il y a beaucoup de choses qui se passeront avant cela, c’était même moins effrayant par moments. Ce sont des pensées que Maître juge utiles et ainsi je les cultive. À Son loisir, Il me dépossède de celles qui ne Lui conviennent pas jusqu’à ce que j’oublie qu’elles ont un jour existé.
Lors de la publication, je suis toujours en isolement sous le format plénier. J’ai enregistré un podcast à ce sujet, L’isolement (et ses deux formats), que je devrais un jour mettre en format lecture afin d’y faire référence plus aisément.
Un quart d’année.
Je suis isolée, mais je ne sens finalement que peu la solitude. Quand je la ressens, il a été acté qu’il s’agissait de décentrage et de baisse de Foi. Et alors, la souffrance est infinie et je me sens immensément seule.
Les arbres sont en fleurs en bas de chez Vous, Maître. Le printemps est joli, depuis Vos fenêtres dont je n’approche que très peu. J’entends les oiseaux chanter le matin.

Merci.
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il est très intéressant de se pencher sur votre ressenti..quand on atteint un certain niveau d’ascèse il est important de se lancer dans un audit du cœur , on considère le contexte de toute sa vie dans le moindre détail pour se perdre dans les méandres de sa pensée..il faut prier pour ceux à qui on ne peut pas pardonner..et ne jamais rencontrer ses héros pour échapper à la déception originelle. L’exil est parfois un chemin.
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