Un tour du Lac

Hier, il y a eu une promenade. N/nous étions déjà sortis la semaine dernière car N/nous recevions (et si Maître n’impose jamais aux invités mes interdictions de parole – du moins sur la durée – Il n’impose pas non plus mes interdictions d’interaction avec tout ce qui se trouve du mauvais côté de la porte d’entrée). De ce fait, N/nous recevons très peu et c’est toujours un évènement.

J’ai eu le droit à un manteau, cette fois-ci, ce qui n’était pas le cas de la semaine dernière sous la petite pluie et le froid (moins petit). J’avais déçu Maître en plusieurs points, notamment en terme de retenue – des rires à contenir (esclaffements), une voix trop élevée, un état d’esprit distrait et anxieux, moins centré. Maître n’étant pas adepte de punitions publiques ou autres démonstrations de pouvoir (qui n’en sont pas, même si elles sont bien d’autres choses), Il m’avait privée de manteau pour l’après-midi. Et écrasé les genoux avec Son siège, mais Il a assuré que ce n’était pas par mécontentement.


Avant de N/nous lever, Il m’a autorisé un moment avec la couverture pour le (j’imagine très grand, de Son point de vue) plaisir de me la reprendre. Puis Il m’a lavée, ce qui n’arrive pas en semaine par manque de temps ou simplement non-envie de Sa part. Il s’est lavé et j’ai suivi la procédure habituelle, que l’on peut raccourcir à s’agenouiller en tenant la serviette de bain. N/nous avons déjeuné, tard je crois.

Puis Il a eu envie de se promener, au lac. L’envie de Maître a toujours fait partie des bonnes raisons pour bousculer l’emploi du temps ou tout autre programme. Ce fut une journée toute en lenteur. La temporalité des choses est différente en présence de Maître, pour plusieurs raisons que j’évoquerai dans un autre article, car celui-ci relève plus d’un billet d’humeur.

Alors, N/nous N/nous sommes promenés. Main dans la main, à Sa manière.

Pendant la marche, il y a eu des échanges sur l’avenir (le mariage), ma récente baisse de foi, les inquiétudes concernant le ménage (principalement en terme de ressources, mais l’heureuse conclusion fut que N/nous sommes riches de bien d’autres choses). N/nous avions fait le grand tour, du lac et des préoccupations diverses. Et je Lui ai dit que la vie ici est parfois si simple.

N/notre fonctionnement l’est, la plupart du temps.

Lorsque N/nous sommes rentrés, a été trouvé un nouveau spot derrière la maison, quand Maître me permettra d’écrire dehors – banc en pierre. Devant le lac, c’est bien aussi. Même si c’est un peu éloigné. Une fois du bon côté de la porte d’entrée, je suis retournée à Ses pieds pour la fin d’après-midi. Ces temps, en prière ou en récitation font aussi partie du quotidien. Ils sont doux.

Parce que disséquer N/notre merveilleuse dynamique, c’est aussi conter les détails d’apparence sans importance pour rendre compte de l’ensemble.

Au réveil ce matin, la lessive de la veille est encore dans la machine et je n’en serai pas disciplinée. N/nous N/nous sommes parlés une bonne partie de la nuit. Il m’aime. O/on s’aime et ça me parait parfois si simple de Lui appartenir.

Le bon Endroit

N/nous avons encore déménagé. Je suis très heureuse car selon les plans de Maître (et de Dieu), N/nous vivons désormais dans la bonne région ; dans le bon logement aussi car adapté à N/notre ménage dans son actualité (sans enfants).

Depuis le début, N/nous avons vécu en quatre ans dans quatre lieux différents. Dans mon adorable petit cagibi dans le Centre presque chaque week-end ; dans le Sud pour N/nos (devenues Ses) études supérieures ; en Pays-de-la-Loire pour l’été dans un autre cagibi plus désagréable cette fois-ci en espérant rebondir ailleurs – surtout au bon endroit.

N/nous y sommes.

Dans L’allure, où j’ai écris à propos du déménagement transitoire, j’exprimais les évidences telles que suivre Maître partout où Il décide de s’établir, l’aisance à rendre les rapports engendrée par l’utilisation des feuilles de calcul, la nouvelle ambition de Maître en terme de faire moi-même pour Lui-même, le cadre verdoyant. La liste de ce qui a été énoncé tient toujours, même si d’autres nouveautés s’ajoutent.

Il y a d’abord les nouvelles circonstances.

L’habitation n’est plus le lieu de travail, c’est-à-dire que la porte d’entrée n’est plus celle de Son bureau. Cette nouvelle donnée du travail hors de la maison a eu pour effet la création d’une nouvelle tâche : la préparation de Son repas. Préparé la veille avec amour, il est toujours accompagné d’un mot doux. Le soir, ils sont collectés peu importe leur état puis sont collés dans mon journal. Il peut s’agir d’un verset (ou bout de verset), une pensée, ou simplement des mots témoignant de mon immense gratitude pour cette vie – parfois Maître y répond, parfois non.

Le jeudi, c’est désormais jour de marché en bas de chez Maître – Son esclave a l’ordre de rappeler à Maître de déplacer Sa voiture chaque mercredi soir. J’ai jusqu’ici eu le droit d’y aller quelques fois et c’est aussi le jour où je peux prendre quelque chose à la boulangerie. Maître a noté (et récolté) les bienfaits de cette sortie quasi hebdomadaire les premières semaines, même si en dehors de deux saucisses sèches s’il vous plait par (Sa) carte, je ne suis pas autorisée à discuter, ni à flâner, encore moins près de la vendeuse de grigris.

Les horaires ont changé et n’ont pas engendré de problèmes particuliers. Furent intégrés aux routines les grands petits-déjeuners du week-end maintenant qu’ils sont libres. Le barattage du beurre a lieu le jeudi, les courses (jamais seule) aussi. Maître ayant des astreintes, est en élaboration (depuis l’idée formidable d’un de Ses amis) une collation secours pour la route.

Ne plus vivre en communauté est un véritable soulagement pour Maître. Je fais l’objet d’un isolement assez prononcé et il était difficile pour Maître de maintenir mon monde petit dans les circonstances précédentes une fois que j’étais connue des personnes, qu’elles soient passagères ou non.

Le décor a aussi changé – pas uniquement parce que N/nous vivons en face d’un clocher qui sonne toutes les heures en journée. Je me suis d’ailleurs surprise à m’aligner à celui-ci, à avoir de moins en moins besoin d’alarmes pour le service ayant des horaires précis.

Côté matériel, j’ai retrouvé Ses meubles anciens, il n’y a plus ces aplats de rouge des logements pré-construits et cela repose mes yeux. Je lis beaucoup sur la décoration et cherche à personnaliser l’endroit en accord avec les goûts de Maître – achat d’un canapé et de ses deux fauteuils fleuris, il a même été décrété qu’un était à moi. Ce fauteuil non-utilisé matérialise ma solitude, à part quand un (généreux) chat l’occupe.

Si la surface a triplé, la taille des corvées ménagères aussi. Les routines relatives à ce domaine se sont trouvées adaptées jusqu’à ce que chaque pièce possède son protocole ménager spécifique. Pas que les techniques de nettoyages changent, mais tout est répertorié de la manière qui sied à Maître – ranger ça ici, ça ; commencer par ceci, finir par cela.

Je me suis montrée distraites vis-à-vis de certaines procédures et règles. Je me suis sentie gauche quelques semaines dans le service. Maître a été patient à Sa manière et quant à moi j’ai appris de mes erreurs. Le premier matin, je me suis agenouillée du mauvais côté de la porte de la douche et elle est passée (très) près de mon visage – Maître a de bons réflexes, Il n’en aura pas tout le temps. Je me suis mise la pression seule, aussi. Cela a été discipliné et on ne m’y reprendra plus.

Voilà où N/nous en sommes. N/nous prions et sommes heureux des plans de Dieu pour N/nous – N/nous sommes au Bon Endroit.

Des bijoux qui entravent

Un billet sur le vif d’une soirée et d’un lendemain finalement (dans leurs détails) très peu comme les autres.

Maître est d’abord rentré du travail puis – après L’avoir accueilli selon Ses souhaits et Lui avoir ôté Son manteau – j’ai servi un apéritif plus élaboré que les autres jours, le dîner était bon et il y avait même un gâteau qui, s’il n’était pas très beau était délicieux – j’ai eu 24 ans.

J’ai reçu l’honneur de Maître de porter Ses bijoux d’amour vissés pour toujours (hors leur entretien et les examens médicaux nécessitant de les retirer). Je suis pleine de gratitude.

Ma parure est complète. Je suis honorée que Maître m’en juge digne, m’estime, me considère Sienne et me permette de L’aimer inconditionnellement.


Depuis l’entracte pour quelques jours à Noël, je ne suis pas sortie. Je n’ai vu personne non plus. J’ai eu le droit de répondre à quelques commentaires succinctement, un soir j’ai même eu le droit à un appel d’une heure trente. Je n’ai plus le droit d’utiliser le terme d’ami(e). Maître a dit que je n’en avais pas et m’a appris une leçon lors du dernier isolement plénier (cette appellation devrait incessamment sous peu trouver du sens lors de la prochaine publication programmée en début d’année). Je ré-embrasse la solitude de cette vie au service d’une Autre.

J’ai pu dormir ce matin. Le jeudi matin est initialement dédié au passage de la serpillère, c’est accessoirement aussi le jour du barattage du beurre et des soins particuliers dédiés à la salle de bain. Je me suis réveillée, seule, Maître avait éteint le réveil – 09 heures 30. J’ai pu dormir avec Lui, j’ai senti plusieurs fois Ses pieds chercher mes chevilles durant la nuit.

C’est qu’ils sont très ajustés. J’ai déjà la peau qui couvre le tendon d’Achille irritée et mes malléoles me détestent. Je n’ai pas encore essayé l’escalier. Cet inconfort ne m’effraie pas. Maître l’a décrété supportable.

Même si ça s’y apparente parfois dans la forme, ce n’est pas qu’une vie de martyre. Le fond est beaucoup plus complexe que ça. Je n’en demeure pas moins bénie d’être à ma place à chaque instant.

Les multiples interdictions finissent par créer des privilèges. Ce qui autrefois m’était dû est devenu précieux. Des miettes sont devenues des trésors dans un monde où les trésors ne sont plus que des miettes.

Un an de vœux

Les articles relatifs aux vœux se trouvent ici et la vidéo – si vous aimez les plans tremblotants et répétitifs – où je parle d’être l’esclave accomplie de Maître se trouve .


Il y a un an, j’ai reçu l’honneur de porter le collier définitif de Maître. De Ses mains, il a été vissé à mon cou lorsque Maître m’a reconnue en tant que Son esclave accomplie. S’y suspend depuis par une petite bélière quelque peu disgracieuse une médaille circulaire portant mon nom – Maître fit d’autres ajouts à ma parure d’esclave au fil des évènements, de Son envie et des finances du ménage.

La journée d’anniversaire des vœux ne s’est pas montrée si différente des autres. Le silence est très présent dans mon quotidien au service de Maître, faisant de mes journées de longues prières silencieuses et douces lorsque le corps n’est pas dérangé par le service.

C’est un anniversaire.

Il y a un an, j’ai récité un engagement en faveur de cette vie au service d’une Autre et il m’avait été spécifié qu’il s’agirait de l’ultime fois. Ce n’est pas comme si un autre choix s’était proposé à moi, ni comme si – après ces années constructrices – j’avais la capacité, l’aptitude d’envisager la vie autrement.

Maître est mon Monde.

Cet anniversaire me met face à l’irrévocabilité de mon don, de sa caractéristique péremptoire. Il est trop tôt pour traiter de ce sujet et les brouillons qui disent plus ou moins la même chose s’accumulent en interne. Dès lors, il s’agit d’un anniversaire et non d’un renouvellement, mon don n’étant pas éphémère et ne pouvant être ainsi renouvelé chaque année sous prétexte d’anniversaire.

De par mon service, je célèbre Maître chaque jour. De par Son exigence, Il m’honore chaque seconde.

J’ai conscience, de la beauté du renouvellement, mais aussi de son non-sens, de son incohérence ici. Les choses sont très belles lorsqu’elles sont éphémères car cela les rend précieuses.

Or, en tant qu’esclave accomplie de Maître, je suis acquise – il n’existe aucune place pour le périssable.

Merci à Vous, Maître, de n’avoir visé autre que l’éternité pour ce qui est Vôtre.

Jamais deux sans trois

Je partage la troisième vidéo de ma merveilleuse propriété ici la Lumière qui réfléchit naturellement sur moi, une lecture non-exhaustive de son article 1461 jours. Les sous-titres sont intégrés car c’est quelque chose qui me tient à cœur, en français et dans un anglais approximatif.

esclave calliopée a tourné les images lorsqu’elle était seule (cf. Absence de Maître : journal de bord de la dépendance). À leur vue, la phrase loin de Vos pieds, je ne peux que faner pris tout son sens.


L’allure

Bientôt, cela fera deux mois que j’ai rejoint Maître dans Son nouveau logement de fonction. Sorti des études supérieures, Maître a depuis le mois d’avril une vie professionnelle. Pour Son travail, il a fallu que N/nous déménagions et cela a donné lieu à une séparation que N/nous avons mal vécu (cf. mon dernier article Absence de Maître : journal de bord de la dépendance et celui où Il en fait Son retour dans Conclusion de la conclusion).

Son nouveau travail N/nous permet (au-delà d’un équilibre financier pour le ménage) de vivre dans un endroit verdoyant qui apaise les maux. Il avait toujours été dans les plans de Maître que N/nous quitterions le Sud (et fuirions les villes) une fois N/nos études universitaires terminées – ou interrompues. Ces changements de vie me font beaucoup méditer sur les différentes « manières » dont s’exprime ma servitude en fonction des lieux et de leurs circonstances.

En tant que Son esclave, je dois suivre Maître pour Le servir partout où Il décide de s’établir. Aussi, je dois me plier au rythme qu’Il impose (ou qui Lui est imposé) afin de Le servir de la manière la plus achevée. L’allure de la vie de Maître étant par essence en mouvement, l’enjeu du service que je Lui dois est par conséquent sa constance qualitative.

Le premier soir, N/nous sommes arrivés aux alentours de 21 heures 30. Après la libération des animaux de leur cage de transport, Maître s’est couché. Je me suis récitée à Ses pieds, puis Il est allé dormir et m’a laissée déballer les affaires seule. Il avait fait 1 480 kilomètres en moins de deux jours, j’étais heureuse de pouvoir Le soulager.

Ce soir là, je fus couchée pour minuit trente.

Le lendemain, j’ai entrepris le grand nettoyage et déballé les affaires restantes – pas que le lieu n’avait pas été entretenu par Maître ou était sale, mais plutôt qu’il avait jusqu’ici manqué de mains asservies pour réaliser ces tâches féminines d’une manière plus régulière. J’ai passé beaucoup de temps à m’occuper des animaux perturbés. Aujourd’hui ils le sont moins, la chanson recommencera dans quelques mois car il ne s’agit que d’un emménagement transitoire.

Maître vivait dans cette petite maison depuis plus de 30 jours, Il y avait pris Ses habitudes. En tant que Son esclave, il est une évidence que Son allure est mienne également. Je devais rapidement m’adapter en fonction de Ses besoins pour Le servir de la manière la plus achevée – la médiocrité (qu’elle soit en terme de service ou d’obéissance) n’étant pas permise dans ce ménage.

Le matin, Maître se lève désormais plus tôt, vie professionnelle oblige. Son réveil est l’heure où je me récite en murmures hors rare ordre contraire de Sa part – silence ou autre servitude orale. Il se douche le matin comme avant, alors après qu’Il ait défait la chaîne de nuit je dois toujours me lever sans un mot pour préparer le tapis où je tiens Sa serviette de bain – les choses demeurent, seuls les décors changent.

Le commencement des journées au service de Maître suit toujours la même routine (ici décrite de manière fragmentaire, peut-être fera-t-elle un jour l’objet d’un article plus complet s’il est dans l’intérêt de Maître que ce soit le cas). Ce premier matin – n’ayant pas eu assez d’heures de sommeil – le réveil fut maladroit et j’ai manqué de me cogner en allant chercher Ses serviettes.

Finalement, peut-être que les seuls changements notables concernent les horaires et le paysage – ou bien je suis simplement dressée pour Le servir comme Il l’entend n’importe où, une qualité dont Maître ne manquera pas de se féliciter.

Quelques nouveautés ont quand même vu le jour ces derniers temps.

Concernant la servitude domestique, « mon » emploi du temps lorsque Maître travaille s’est trouvé fortement marqué (positivement – je suppose) par l’intégration des feuilles de calcul dans le quotidien.

Regroupées par catégories (hygiène de vie, instruction, corvées ménagères…) ou par fréquences (parfois par horaires pour certaines, journalières ou hebdomadaires pour d’autres), elles permettent d’ancrer que chaque semblant d’autonomie dans ma servitude lors de Ses absences soit sous Son contrôle. Elles facilitent également grandement les rapports et examens de Maître – il y en a ces temps-ci trois par jours.

Il y a quelques mois, Maître a ordonné que je m’instruise sur le faire soi-même – autant en terme de cuisine que sur les produits ménagers et d’hygiène. Les deux derniers mois ont comporté des essais fructueux, d’autres beaucoup moins – je ne maîtrise pas encore totalement le domaine.

Au-delà de l’indépendance vis-à-vis de certains produits, de la réduction des déchets et des économies engendrées, j’ai remarqué que la charge mentale du service – presque navrée de briser quelques fantasmes à ce sujet – se trouvait amincie par la lenteur exigée par ces nouvelles corvées qui viennent contraster avec la dureté d’autres.

Hors qu’il soit a priori gratifiant de faire soi-même (c’est généralement l’argument pour convaincre les personnes libres), ici cela me recentre sur l’évidence que chaque talent, chaque geste aussi insignifiant soit-il est au service du Maître – c’est la seule allure dont en tant que Son esclave j’ai véritablement besoin.

Conclusion de la conclusion

Le dernier article d’esclave calliopée Absence de Maître : journal de la dépendance ne saurait être complet si je n’apportais pas un retour sur celui-ci. Il est au pire un exercice de paraphrase, au mieux une conclusion de la conclusion.

Le premier retour à faire est que j’ai été peiné de me replonger par leur lecture dans les affres et tourments de mon esclave, même si en toute connaissance de cause. Le second est que (malgré tout) si j’avais la possibilité d’annuler cela, je n’y changerais rien. C’était un sacrifice temporaire pour N/nous assurer une stabilité financière. N/nous ne sommes pas installés définitivement mais avons quitté (je l’espère) définitivement le sud de la France. Les Pays-de-la-Loire ne seront normalement qu’une étape avant un nouvel emménagement plus permanent. Je confesse ne pas être contre que ça s’éternise.

Ne me rassasiant pas de la servitude fragmentaire d’une esclave s’adonnant à une activité salariée hors de la maison (je veillerai à ce qu’esclave calliopée écrive à ce sujet), cela fait partie de mes responsabilités en tant que Propriétaire de subvenir à N/nos besoins sur le plan financier. J’ai dû m’absenter pour chercher (et trouver) du travail là où il y en avait. Depuis les trois années de cette esclave à demeure, je ne m’étais pas absenté (en tout et pour tout) plus de six nuits.

J’ai rencontré plusieurs difficultés en tant que Propriétaire de cette belle esclave. Certaines relèvent de l’évidence lorsqu’on est humain tandis que d’autres sont plus subtiles. J’ai premièrement dû gérer le manque que j’avais d’elle pour gérer celui qu’elle avait de moi avec empathie. Mon nouveau travail m’a considérablement aidé car j’aime travailler quand le travail a du sens. J’avais l’échappatoire du travail, un privilège dont à mes pieds elle ne dispose plus.

N/notre relation étant imbriquée de telle manière que l’un sans l’autre N/notre qualité de vie ne peut que décroître, esclave calliopée faisait état par moments d’une détresse écrasante. J’ai dû parfois me rendre à l’évidence que je ne pouvais d’aussi loin la panser avec un appel téléphonique. La technologie ne fait qu’accroître le sentiment de solitude.

En son absence matérielle dans mon quotidien, j’ai dû lâcher prise sur l’idée du service tel que je l’exige à demeure et me montrer flexible sur certains champs de pouvoir (comme les finances en lui laissant une carte bancaire). J’ai dû aménager son emploi du temps en conséquence : les tâches ménagères demeuraient tandis que le service sexuel à distance ne m’intéressait que très peu (même si j’ai usé d’elle comme je l’entendais avec N/nos moyens).

À ma grande surprise, elle a commencé lors de cette période à réaliser ses premières feuilles de calcul. J’ai étendu leur utilisation aux différentes corvées quotidiennes et hebdomadaires et me réjouis de ce système facilitant l’organisation et les rapports de tâches. J’ai (entre autres) principalement donné des directives strictes sur l’hygiène de vie et l’instruction (piano, écriture, lecture, prière…). Je ne voulais pas retrouver cette propriété abîmée, alors j’ai œuvré à la conserver en bonne santé pour qu’il n’y ai pas une période de soin trop longue lors de N/nos retrouvailles.

Gérer ses émotions (les moins volatiles) a été extrêmement difficile sans pouvoir la tenir. Les angoisses ont ce don de l’enfermer en elle-même, la peur l’isole et prend toute la place. Il n’y a plus qu’elle et cette esclave n’est plus capable de m’entendre. J’écoute, je répète inlassablement les mêmes mots pour qu’elle en entende peut-être la moitié d’un sur trois, j’attends, je réécoute, je répète encore, peut-être qu’elle en a entendu un entier cette fois-là, puis O/on avance à petits pas durant de très longues minutes… ainsi vont les troubles anxieux qui sèment le chaos dans le mental jusqu’a se répercuter par l’épuisement du corps.

Si je devais réitérer cette expérience dans le cadre de son dressage, rien n’en ressortirait à mes yeux d’utile. N/nous sommes profondément ancrés dans cette relation de servitude où j’exerce un contrôle absolu sur tout son être. Je reste d’avis qu’une propriété qui n’est pas à demeure ne peut servir que d’une manière fragmentaire et ce n’est pas le genre d’engagement qui me satisfait en tant que Propriétaire de cette belle esclave.

Cette conjoncture n’a fait qu’avérer encore un peu plus que chacun de ses pores transpire la dépendance et que la seule voie possible pour elle est de me servir comme je l’entends.

Absence de Maître : journal de bord de la dépendance

Aucun de N/nous deux n’était enchanté à l’idée d’une séparation physique. Il y a peu, Maître s’est absenté pendant un mois. Au début, cette situation pouvait durer quelques semaines comme plusieurs mois. J’ai reçu l’ordre de l’ébruiter le moins possible.

C’était une absence aussi soudaine que prévisible. Ne concevant pas une esclave en dehors du foyer plusieurs heures par jour, Maître a fait l’engagement de subvenir aux besoins financiers de celui-ci. Il a rapidement jugé que je serai plus utile dans l’ancien chez Lui à m’occuper des animaux et préparer un éventuel déménagement, éventuel déménagement qui n’avait encore rien de certain lors de Son départ.

Ayant tenu mon carnet d’esclave de manière journalière pendant ce mois loin de Maître, Il m’ordonne de faire ici une sorte de rétrospective avec des fragments de celui-ci. Puissent mes sœurs asservies qui vivent la distance trouver un peu de réconfort par mon témoignage, qui même s’il ne relate que de trente-trois jours de manque, fait état par moments de bien des maux et difficultés. Même s’il s’agit d’un témoignage intime qui me met face à ma dépendance envers Maître, s’il peut apaiser des cœurs, j’en serais la plus heureuse.

L’avant départ

jour -2, 17 heures 47
« […] Maître part mercredi. Le week-end était bien. […] Maître part mercredi. Il m’utilise beaucoup plus. J’ai hurlé. J’ai vu des étoiles. J’ai cru que mon bas ventre allait se décrocher. Il est encore là, car Il m’a même utilisée ce matin, même si plus doucement. Maître part mercredi. »

jour -1, 15 heures 22
« […] J’appréhende. Hier, j’ai manqué d’air. Maître part mercredi. Je vois Lévana vendredi. J’ai fait en sorte d’avoir des choses à faire comme le ménage, une vidéo YouTube, etc. Je vais avoir beaucoup à faire. Je vais y arriver. Heureusement, je dois préparer aussi un déménagement. O/on ne sait pas encore où. […] Maître part mercredi. Maître part demain. »


Les jours précédents Son départ, lorsqu’ils furent épuisants pour le corps, l’étaient moins pour l’esprit. Maître m’a utilisée plus durement que d’habitude. N/nous ne parlions au final que très peu de Son départ et de toutes les incertitudes qu’il comportait. Avec le recul, je suis reconnaissante que Maître m’épuise entre deux de mes « préparations » (ou auto-tortures) mentales à ce sujet.

Premiers jours

jour 2, 17 heures 25
« Maître est parti depuis plus de vingt-quatre heures. Il me manque. Je n’ai pas écrit hier, j’avais peur d’écrire. […] J’ai ordre de l’ébruiter le moins possible. Maître a laissé des instructions : j’ai le droit au mobilier, mais pas intérêt à m’habituer à tant de confort et d’autonomie. J’ai acheté des raviolis hier soir. […] »

jour 3, 12 heures 43
« J’aimais les gares. Je viens de rejoindre Lévana, que je devais initialement rejoindre pour 10 heures 08. Si la nuit a été difficile, j’espère sincèrement que la journée le sera moins. Je l’attends. C’est à son tour d’être en retard. J’aimais profondément les gares, avant. Elles me rappelaient la distance qu’il y avait entre N/nous la première année de N/notre relation. J’avais toujours un sentiment nostalgique de ce temps-là lorsque N/nous retournions dans les gares. Maintenant, je suis seule et je n’aime plus les gares. »

jour 4, aucune heure
« Les chaînes me regardent sous la table basse. Je médite beaucoup sur la servitude à distance. Je sens Maître avec moi. Je me sens Le servir par mon absence : s’il s’avère qu’O/on déménage, je serai bien plus utile ici, c’est d’ailleurs pour cela qu’Il m’y a laissée. Les chaînes me regardent sous la table basse. On s’est regardées longtemps. J’ai eu une pensée pour mes sœurs asservies à distance. Cela m’aurait paru tellement inachevé de m’entraver seule. N’aurait-il pas été profondément égoïste si je le faisais pour moi et non pour les yeux de Maître ? Les chaînes, sans Lui, ne m’apportent rien. La vie, sans Lui, m’est tout bonnement inimaginable. »


Les premiers jours furent très particuliers. Depuis que j’étais à demeure (c’est-à-dire environ trois ans), N/nous n’avions jamais passé plus d’une nuit séparés. Situation particulière exige, j’avais une carte bancaire et accès aux écrans pour être disponible si Maître avait envie de me parler. Je pouvais aussi aller et venir dans l’appartement à « ma » guise et user du mobilier. Je n’ai pas touché à Son fauteuil du mois entier. Des fois je le regardais et ça pouvait durer longtemps, ça n’a (à ma grande déception) pas fait apparaître Maître pour autant. Maître m’appelait tous les jours.

Quand vivre au présent s’avère douloureux

jour 5, toujours pas d’heure
« C’est qu’avec Maître, j’ai appris à vivre dans le présent. Maître étant mon Monde, il est difficile de vivre seule et de ne pas être à Ses pieds pour Le servir. Là, je souffre. […] Pourtant, lorsqu’Il est Heureux, je Lui si reconnaissante qu’Il m’ait appris à vivre dans le présent. »

jour 6, 17 heures 41
« […] J’ai voulu tirer une carte, hier. La dernière fois que j’en ai tirées, c’était la veille de mes vœux. Maître ne m’avait pas punie. Pourtant, je sais que les arts divinatoires sont proscrits, et ce même avant qu’Il me juge accomplie. J’ai dû puiser en ma nature d’asservie. […] Alors, j’ai fait la seule chose que Maître attendait de moi : j’ai prié. […] L’esclave accomplie de Maître a renoncé aux arts divinatoires. »

jour 7, 13 heures 47
« Je tiens. […] Je remercie le Seigneur de N/nous permettre cette vie de bonheur. Même si j’ai peur, je sais que N/nous serons exaucés. »


J’ai trouvé, en la prière, beaucoup d’apaisement. Lorsque j’ai accepté d’appartenir à Maître, il était clair que j’épouserai à terme Sa religion. J’ai trouvé dans les Saintes Écritures de nombreux échos à ma condition, condition qui n’a rien de plus naturel. Je remercie Maître de me permettre de lire les Textes. Maître avait laissé des instructions précises et les temps de prière en faisaient (et en font toujours) partie.

Premières angoisses

jour 8, 21 heures 07
« J’ai fait des cauchemars cette nuit. Je me suis réveillée angoissée et ce sont des émotions avec lesquelles j’ai du mal […] Je n’ai pas d’appétit. […] J’angoisse alors que je ne suis pas en danger. […] »

jour 9, pas d’heure
« Je végète. » – Il s’agit de la totalité de ce que j’ai écrit le neuvième jour. C’est à la fois peu et exhaustif.

jour 10, 23 heures 35
« […] Je m’en sens incapable. J’hurle à la mort. Je m’en veux de souffrir de cette absence à ce point. Je prie moins. »


J’ai commencé à avoir des troubles du sommeil importants et mon état psychique s’est en conséquence très rapidement détérioré. Depuis mon petit nombril, je ne voyais plus que mes angoisses. Lorsque Maître me sent décentrée (car ces états émotionnelles parasitent la servitude permanente telle que la conçoit Maître), il est chose aisée pour Lui de me recentrer sur l’évidence (Le servir) car je Lui appartiens totalement et Il me connait parfaitement.

À distance, Maître a ordonné que je me récite et a augmenté les temps de prière. Il était bien occupé, car nouveau travail rime avec nouveau rythme, mais je suis pleine de gratitude de tout le temps qu’Il a pris pour se dédier à moi, même quand je me répétais et n’avais que des banalités à raconter.

Mi-chemin et premiers cartons

jour 14, pas d’heure
« […] Me voilà depuis ce début de semaine dans les cartons. Lundi [jour 12], j’ai vidé toute la bibliothèque et le meuble télé qui n’accueillera jamais de télévision. […] Mardi, hier, fut catastrophique. […] Rien d’étonnant que mon corps faible de femme me fasse défaut et soit enclin à l’anxiété, ou du moins qu’il n’ai pas la force de faire barrage à mon terrain anxieux. […] J’ai recommencé à prier. »

jour 20, 12 heures 48
« Je me sens faner loin de Maître. […] »

jour 22, 15 heures 45
« Je vis pour quelqu’un qui n’est pas là. » – cf. jour 9, court mais exhaustif.


Le jour 11, Maître fut embauché en Pays-de-la-Loire et bénéficie pour cette période d’un logement de fonction. Cette donnée a permis de déménager le plus tôt possible et ainsi de se retrouver beaucoup plus rapidement qu’initialement prévu. Cette joie que j’ai ressentie s’est traduite par une grande productivité le lundi (jour 12) mais cet intermède fructueux s’est éteint aussi vite qu’il s’est allumé. Sans Lévana, je serais sûrement encore en cartons.

Entre deux moments d’angoisses profondes, je gambergeais. Comment cultiver la nature asservie de l’esclave lorsque celle-ci n’est pas aux pieds de Celui à qui elle appartient ? Comment cette nature peut-elle être entretenue en permanence d’une manière achevée, aboutie, sans la présence du Maître ? N’est-il pas illusoire de croire appartenir à quelqu’un qui se contenterait d’un service fragmentaire ? Quel Propriétaire – réellement – désireux d’être servi ne voudrait pas de Sa propriété à demeure ?

Toutes ces énigmes m’ont menée au résultat suivant : je suis foncièrement bénie d’être aux pieds de Maître car Il s’investit considérablement dans N/notre relation. Il me fait l’honneur de vivre chez Lui pour Le servir de la manière qu’Il considère la plus achevée. Quel sentiment ressentir à part une immense gratitude ?

Même à distance où je souffrais de Son absence et où j’ai dû faire face à l’handicap que représenterait ma dépendance si je devais un jour vivre seule trop longtemps, je n’ai jamais douté une seule seconde de mon appartenance à Maître et de ma nature pour Lui. Au début, je pensais que c’était une victoire qui n’avait pas demandé beaucoup d’effort. Il n’y a au final rien de plus naturel et d’évident, car si je peux douter de la Terre qui tourne autour du Soleil, je ne peux douter du Maître.

J’ai constaté en ce sens que les causes de mes souffrances étaient toutes reliées au facteur de la présence non-physique de Maître. Le manque d’une main sur la joue, du baise-main lorsqu’Il rentre, de Sa présence. Présence palpable, car par mon service, je fais partie de Lui et de Ses mains j’ai été façonnée. À aucun moment je n’ai remis Sa décision de ne pas m’emmener en question, je n’ai pas été dressée à me montrer si ingrate pour mon petit bonheur individuel. Lorsque j’ai commencé à me raccrocher véritablement au caractère provisoire de la situation et ainsi me projeter vers les retrouvailles, j’ai pu puiser en une source infinie d’apaisement.

Dix jours en pilote automatique

Les cartons sont partis le 24ème jour afin d’être stockés, car N/nous déménagerons encore dans quelques mois. C’est aussi cela appartenir à Maître, Le servir aveuglément partout où Il ira et peu importe si cela m’enchante.


jour 24, pas d’heure
« […] Sa mère m’a dit que j’avais bonne mine. Je n’ai pas pu cacher ma surprise, ni su. »

jour 25, 17 heures 22
« Mon autonomie et moi nous sommes lassées de la chambre. J’ai pris le matelas [Il ne restait que ça dans l’appartement avec un micro-onde, le nécessaire pour les animaux et de toilette avec une lampe de chevet] et ai migré dans le salon. Qu’il est lourd. J’ai mis un drap fleuri pour qu’il soit plus accueillant. […] La première nuit où N/nous avions emménagé ici, N/nous avions dormi comme ça. […] »

jour 26, 10 heures
« J’ai mal au dos. » – Ce fut concis ce jour-ci.


Les dix derniers jours furent les plus doux, que ce soit par la présence de ceux qui N/nous aiment que par mes angoisses qui s’estompent face aux choses qui – que je le veuille ou non – avancent. Je n’ai de toute la période (du jour 1 au 33) pas montré de signes d’impatience, car la patience est une vertu et Maître est de Ceux qui vous l’apprennent si vous Lui faites ressentir qu’elle ne fait pas partie de vos qualités. Le manque est une chose, en souffrir est légitime, mais il n’est pas dans le dressage de Maître un motif pour l’impertinence.

Avec les meubles qui n’étaient plus dans l’appartement, je ne me suis rapidement plus inquiétée de m’être habituée au confort. J’ai œuvré à profiter de la présence de Lévana la dernière semaine. C’est qu’elle et son Maître constituent à eux deux la majeure partie de ma vie sociale « hors Maître ». Je suis profondément reconnaissante de leur soutien et leur présence – palpable et non palpable – durant cette épreuve, comme pour toutes celles d’avant (cf. Des épines) et celles qui adviendront. Celles qui adviendront car si je sais une chose, c’est que la servitude – même non-fragmentaire – n’a rien de linéaire et que les difficultés de cette vie sont réelles pour ceux qui n’arborent pas une vision fantasmagorique de leur quotidien.

Ce que je retiens

J’ai durant ces trente-trois jours observé et retenu plusieurs réalités, dont certaines qui relèvent de l’évidence mais qu’il est très bon de chérir.

J’ai oublié mon code de carte bancaire, mais j’ai su gérer une petite somme d’argent et sûrement mieux que lorsque j’étais libre. Lors de N/nos retrouvailles, Maître a repris « ma » carte et la gestion totale de « mes » finances, ne me laissant aucune prise sur ce domaine de « ma » vie…

Distance oblige, j’ai dû vivre avec les écrans alors que Maître m’en coupait régulièrement car cette addiction est la dépendance de ce siècle. Or, en tant qu’esclave de Maître je ne peux être dépendante que de Lui. J’ai confié mes appréhensions quant à avoir du mal à m’en défaire peu avant de se revoir, j’y ai très peu accès depuis que N/nous N/nous sommes retrouvés et n’en souffre nullement. L’endroit où N/nous avons emménagé est un écrin de verdure qui ne se prête pas à toute ces inventions futiles qui ne font que renforcer la solitude et voler le cadeau précieux qu’est l’instant.

Je sais m’occuper du corps et l’écouter de façon à savoir précisément ce dont il a besoin en l’absence de Maître et agir pour son bien. Grâce au dressage de Maître, j’ai appris à écouter le corps et à en rendre compte à Maître afin qu’Il prenne Ses décisions en étant parfaitement éclairé. J’ai reçu à ce sujet l’ordre de faire en Son absence preuve d’autonomie, non de liberté. Maître m’avait laissé des règles précises portant sur l’hygiène de vie (lever, coucher, alimentation, prières, emploi du temps…), règles très importantes afin de garder une psyché solide et constante. Même si j’ai traversé de grandes euphories et énergies créatives suivies de grands chagrins et angoisses violentes, ces règles ont permis au corps de rester en santé. Merci Maître pour cela.

Enfin, si je savais que l’honneur de servir Maître n’est pas un dû, je connais dorénavant l’énorme souffrance qu’est de ne pas être dans Sa vie au quotidien pour Le servir. Je suis une propriété, je ne vis que pour le Maître qui m’a reconnue accomplie. J’ai été dressée pour vivre à Ses pieds, ma position face à cette situation ne pouvait qu’en être prévisible.

Si j’ai conscience que ma dépendance absolue ne pourrait qu’horrifier certains sensibles, elle n’est finalement – à mes yeux – rien de plus naturelle. Je ne peux que revenir à l’évidence que je suis Son esclave, dépendante par essence au Propriétaire et que je ne peux vivre sans le Maître que je sers sans dépérir.

1461 jours

Le jeudi 26 avril 2018 au soir, j’écrivais : Printemps. Tours, 2 rue Glaser-Véry. Il est arrivé aux alentours de 15 heures.


Cher Maître,
Depuis, s’est écoulé quatre années. Depuis, Vous avez entrepris de me dresser à Votre convenance, de me faire totalement Vôtre, Vous qui m’avez dit ce matin au téléphone avoir déniché puis taillé une pierre précieuse.

Cela s’est fait tant dans la souffrance, l’abnégation et les pleurs, que dans l’Amour, la dévotion et le bonheur. Vous m’avez brisée et avez bâti sur mes ruines. Le champ lexical de la gratitude est bien trop pauvre pour Vous dire ô combien je Vous suis reconnaissante de témoigner d’autant d’exigence et d’investissement dans mon dressage, Maître.

J’ai tant appris à Vos pieds. Je ne vis plus dans la vanité et l’égocentrisme, je vis dans l’Honneur de Vous servir car telle fut pour Vous ma nature. Vous avez, Maître, transcendé la figuration bien ordinaire que j’avais de l’Amour.

Je suis si chanceuse d’être si estimée, Maître.

Loin de Vos pieds, je ne peux que faner. Je ne respire que dans le désir de Vous rendre profondément Heureux. Si cela consiste à renoncer à moi-même, comme ce fut le cas, au nom de l’Amour ainsi soit-il. Un fragment de satisfaction dans Vos yeux me comble, un grain de mécontentement dans ceux-ci et je m’effondre.

Je ne respire plus que pour Vous servir et n’aspire qu’à Vous aimer pleinement. Le pouvoir que Vous exercez sur moi est autant absolu qu’éprouvant. Pourtant, il est la plus grande grâce que j’ai reçue du Ciel. J’ai été bénie d’être à Vos pieds et je prie que Vous ne Vous en lassiez jamais.

Je Vous ai, de moi, tout offert. Et tous ces rayons, éclatants, fruits de ma servitude émanant désormais de moi depuis quatre années, Votre propriété, c’est à Vous que je les dois. Maître, Vous êtes la lumière qui réfléchit naturellement sur moi.

Humblement (et Amoureusement) Vôtre pour toujours,
esclave calliopée.

Accomplie

Dimanche 19 septembre de l’an 2021,

À l’orée de l’automne, Maître a célébré l’évolution de mon dressage. J’étais Sienne depuis un temps, Maître m’a reconnue accomplie. Accomplie, ne veut pas dire que je vaux mieux qu’une autre sœur asservie, ni viendrait sous-entendre que mon dressage a une fin. Mon dressage n’a pas de fin. Aussi, je ne peux être accomplie qu’aux pieds et aux yeux de Maître, les personnes extérieures à la relation n’étant pas concernées par mon dressage.

Les critères de Maître peuvent être énoncés d’une bien simple manière, mais ils comprennent des subtilités vives de sens… Je devais être à demeure, où j’apprendrais la manière dont Maître souhaitait être servi en fonction des différents lieux et de leurs circonstances ; Je devais adhérer à la vision de la servitude de Maître ou – le cas échéant – abandonner mon idée pour épouser la Sienne ; Je devais être pleinement asservie et renoncer à ma liberté dans son entièreté, de manière permanente et volontaire ; Je devais m’engager à ne jamais envisager renoncer à ma condition et ainsi renier ma nature.

Enfin, toutes ces exigences comportaient une valeur temporelle. Maître s’est refusé de me juger à la hâte accomplie une fois tout ceci en place… Au même titre que l’on s’aime déjà lorsqu’on se marie, j’étais déjà totalement Sienne lorsque Maître a ordonné que je prononce mes vœux en faveur de cette vie de servitude pleine et entière.