Un tour du Lac

Hier, il y a eu une promenade. N/nous étions déjà sortis la semaine dernière car N/nous recevions (et si Maître n’impose jamais aux invités mes interdictions de parole – du moins sur la durée – Il n’impose pas non plus mes interdictions d’interaction avec tout ce qui se trouve du mauvais côté de la porte d’entrée). De ce fait, N/nous recevons très peu et c’est toujours un évènement.

J’ai eu le droit à un manteau, cette fois-ci, ce qui n’était pas le cas de la semaine dernière sous la petite pluie et le froid (moins petit). J’avais déçu Maître en plusieurs points, notamment en terme de retenue – des rires à contenir (esclaffements), une voix trop élevée, un état d’esprit distrait et anxieux, moins centré. Maître n’étant pas adepte de punitions publiques ou autres démonstrations de pouvoir (qui n’en sont pas, même si elles sont bien d’autres choses), Il m’avait privée de manteau pour l’après-midi. Et écrasé les genoux avec Son siège, mais Il a assuré que ce n’était pas par mécontentement.


Avant de N/nous lever, Il m’a autorisé un moment avec la couverture pour le (j’imagine très grand, de Son point de vue) plaisir de me la reprendre. Puis Il m’a lavée, ce qui n’arrive pas en semaine par manque de temps ou simplement non-envie de Sa part. Il s’est lavé et j’ai suivi la procédure habituelle, que l’on peut raccourcir à s’agenouiller en tenant la serviette de bain. N/nous avons déjeuné, tard je crois.

Puis Il a eu envie de se promener, au lac. L’envie de Maître a toujours fait partie des bonnes raisons pour bousculer l’emploi du temps ou tout autre programme. Ce fut une journée toute en lenteur. La temporalité des choses est différente en présence de Maître, pour plusieurs raisons que j’évoquerai dans un autre article, car celui-ci relève plus d’un billet d’humeur.

Alors, N/nous N/nous sommes promenés. Main dans la main, à Sa manière.

Pendant la marche, il y a eu des échanges sur l’avenir (le mariage), ma récente baisse de foi, les inquiétudes concernant le ménage (principalement en terme de ressources, mais l’heureuse conclusion fut que N/nous sommes riches de bien d’autres choses). N/nous avions fait le grand tour, du lac et des préoccupations diverses. Et je Lui ai dit que la vie ici est parfois si simple.

N/notre fonctionnement l’est, la plupart du temps.

Lorsque N/nous sommes rentrés, a été trouvé un nouveau spot derrière la maison, quand Maître me permettra d’écrire dehors – banc en pierre. Devant le lac, c’est bien aussi. Même si c’est un peu éloigné. Une fois du bon côté de la porte d’entrée, je suis retournée à Ses pieds pour la fin d’après-midi. Ces temps, en prière ou en récitation font aussi partie du quotidien. Ils sont doux.

Parce que disséquer N/notre merveilleuse dynamique, c’est aussi conter les détails d’apparence sans importance pour rendre compte de l’ensemble.

Au réveil ce matin, la lessive de la veille est encore dans la machine et je n’en serai pas disciplinée. N/nous N/nous sommes parlés une bonne partie de la nuit. Il m’aime. O/on s’aime et ça me parait parfois si simple de Lui appartenir.

Le bon Endroit

N/nous avons encore déménagé. Je suis très heureuse car selon les plans de Maître (et de Dieu), N/nous vivons désormais dans la bonne région ; dans le bon logement aussi car adapté à N/notre ménage dans son actualité (sans enfants).

Depuis le début, N/nous avons vécu en quatre ans dans quatre lieux différents. Dans mon adorable petit cagibi dans le Centre presque chaque week-end ; dans le Sud pour N/nos (devenues Ses) études supérieures ; en Pays-de-la-Loire pour l’été dans un autre cagibi plus désagréable cette fois-ci en espérant rebondir ailleurs – surtout au bon endroit.

N/nous y sommes.

Dans L’allure, où j’ai écris à propos du déménagement transitoire, j’exprimais les évidences telles que suivre Maître partout où Il décide de s’établir, l’aisance à rendre les rapports engendrée par l’utilisation des feuilles de calcul, la nouvelle ambition de Maître en terme de faire moi-même pour Lui-même, le cadre verdoyant. La liste de ce qui a été énoncé tient toujours, même si d’autres nouveautés s’ajoutent.

Il y a d’abord les nouvelles circonstances.

L’habitation n’est plus le lieu de travail, c’est-à-dire que la porte d’entrée n’est plus celle de Son bureau. Cette nouvelle donnée du travail hors de la maison a eu pour effet la création d’une nouvelle tâche : la préparation de Son repas. Préparé la veille avec amour, il est toujours accompagné d’un mot doux. Le soir, ils sont collectés peu importe leur état puis sont collés dans mon journal. Il peut s’agir d’un verset (ou bout de verset), une pensée, ou simplement des mots témoignant de mon immense gratitude pour cette vie – parfois Maître y répond, parfois non.

Le jeudi, c’est désormais jour de marché en bas de chez Maître – Son esclave a l’ordre de rappeler à Maître de déplacer Sa voiture chaque mercredi soir. J’ai jusqu’ici eu le droit d’y aller quelques fois et c’est aussi le jour où je peux prendre quelque chose à la boulangerie. Maître a noté (et récolté) les bienfaits de cette sortie quasi hebdomadaire les premières semaines, même si en dehors de deux saucisses sèches s’il vous plait par (Sa) carte, je ne suis pas autorisée à discuter, ni à flâner, encore moins près de la vendeuse de grigris.

Les horaires ont changé et n’ont pas engendré de problèmes particuliers. Furent intégrés aux routines les grands petits-déjeuners du week-end maintenant qu’ils sont libres. Le barattage du beurre a lieu le jeudi, les courses (jamais seule) aussi. Maître ayant des astreintes, est en élaboration (depuis l’idée formidable d’un de Ses amis) une collation secours pour la route.

Ne plus vivre en communauté est un véritable soulagement pour Maître. Je fais l’objet d’un isolement assez prononcé et il était difficile pour Maître de maintenir mon monde petit dans les circonstances précédentes une fois que j’étais connue des personnes, qu’elles soient passagères ou non.

Le décor a aussi changé – pas uniquement parce que N/nous vivons en face d’un clocher qui sonne toutes les heures en journée. Je me suis d’ailleurs surprise à m’aligner à celui-ci, à avoir de moins en moins besoin d’alarmes pour le service ayant des horaires précis.

Côté matériel, j’ai retrouvé Ses meubles anciens, il n’y a plus ces aplats de rouge des logements pré-construits et cela repose mes yeux. Je lis beaucoup sur la décoration et cherche à personnaliser l’endroit en accord avec les goûts de Maître – achat d’un canapé et de ses deux fauteuils fleuris, il a même été décrété qu’un était à moi. Ce fauteuil non-utilisé matérialise ma solitude, à part quand un (généreux) chat l’occupe.

Si la surface a triplé, la taille des corvées ménagères aussi. Les routines relatives à ce domaine se sont trouvées adaptées jusqu’à ce que chaque pièce possède son protocole ménager spécifique. Pas que les techniques de nettoyages changent, mais tout est répertorié de la manière qui sied à Maître – ranger ça ici, ça ; commencer par ceci, finir par cela.

Je me suis montrée distraites vis-à-vis de certaines procédures et règles. Je me suis sentie gauche quelques semaines dans le service. Maître a été patient à Sa manière et quant à moi j’ai appris de mes erreurs. Le premier matin, je me suis agenouillée du mauvais côté de la porte de la douche et elle est passée (très) près de mon visage – Maître a de bons réflexes, Il n’en aura pas tout le temps. Je me suis mise la pression seule, aussi. Cela a été discipliné et on ne m’y reprendra plus.

Voilà où N/nous en sommes. N/nous prions et sommes heureux des plans de Dieu pour N/nous – N/nous sommes au Bon Endroit.

Un Avent bien solitaire

L’Avent est le temps liturgique de quatre semaines précédant la fête de Noël – Le Robert.

Les premiers jours, N/nous avons reçu. Il y a eu des temps sociaux importants, j’ai même rencontré de nouvelles personnes (relatives à l’emploi de Maître). Ça a été aussi une période riche en sorties, même si j’imagine que ma manière de définir période riche en sorties ne veut pas dire qu’elles étaient vraiment nombreuses en quantité, simplement qu’il y en a eu plus que d’habitude.


J’appartiens à un Maître qui a toujours veillé à ce que mon monde demeure relativement petit, que ce soit en terme d’accès à certaines connaissances ou d’interactions/relations sociales qui viendraient l’élargir.

Depuis que Maître a convenu que je serai la majeure partie de mon temps du bon côté de la porte d’entrée de Sa maison (c’est-à-dire à l’intérieur – pas/peu d’activités en dehors, ni de travail, ni d’études), Il a pu incorporer dans mon dressage un nouveau type d’isolement.

Il y a depuis quelques temps maintenant deux types d’isolements, ou plutôt deux formats différents d’isolement. L’isolement prononcé (que je traiterai plus tard), qui est celui au quotidien, même s’il a en fonction des périodes été plus flexible ou plus intransigeant, et l’autre.

Maître l’appelle le plénier.

Il se résume aisément par aucune interaction sociale de n’importe quel type autre que Maître (précision importante), aucune sortie. À cela, s’ajoute généralement (et généreusement) un jeûne d’écrans. Il n’y a aucune entorse, je n’adresse la parole et n’écris à personne, ni ne sors (même pour les courses), sinon cela ne correspond plus au format plénier.

Ce n’est pas une expérience perverse, rien n’est pervers ou déviant dans N/notre (future) union.

Force de répétitions, Maître a récolté les bienfaits de cet isolement sur l’isolement prononcé/du quotidien, nettement mieux vécu (même dans sa forme où ne demeurent que très peu de permissions) sur le long terme. Il y a une sorte de pensée flottante de plus dur existe, contente-toi de ce que tu as car ce n’est pas dû – rien ne l’est ici, sauf moi.

Et je Vous remercie, Maître, pour cette dur leçon.

Ce format d’isolement, le plénier, n’est pas pour plusieurs raisons tenable en permanence. Très restrictif, il finit tôt ou tard par limiter Maître – Ses mots. Faire les courses, avoir une interaction sociale autorisée (ou nécessaire), une entracte est vite arrivée mais il s’agira d’une manière systématique d’isolement prononcé. Même si ce n’est qu’un mot, même si ce n’est qu’une sortie.

Savoir qu’il ne peut durer toute la vie ne le rend pas moins difficile. L’isolement prononcé (celui au quotidien) a un spectre très large et Maître joue sur son aspect aléatoire. Le plénier est plus clair dans mon esprit, je ne m’interroge plus sur ce qui sera permis ou non car aucun des aspects que ce format d’isolement couvre ne l’est.

Cela fait un peu plus d’un an que Maître a intégré cet isolement à N/notre dynamique de manière prolongée. Avant, ce n’était que quelques jours. Maintenant, ça se compte en semaines. C’est devenu beaucoup plus facile pour Lui de maintenir ce format maintenant que je suis en permanence à demeure.

Parfois, j’angoisse à-propos de la mort sociale. Il n’y a qu’un pas entre l’angoisse et l’ingratitude, ici. D’autres fois, j’ai simplement peur de ce que cela pourrait faire à mon cerveau, sur le long terme. Il y a aussi simplement des moments où je me sens très seule. Pas que je bénéficie de beaucoup de temps ou même de diversité sociale en temps normal, mais que j’ai appris à me satisfaire du peu de quantité pour en créer une sorte de qualité constante, ou plutôt qui me convient.

Alors, quand je suis privée de ce que je considère être mon minimum, il arrive que je souffre. Je sais que mon minimum est sûrement considéré comme un dixième du minimum généralement admis, mais j’ai appris à m’en contenter. Si les premiers jours ont été plutôt douloureux et mes pensées troubles, le constat sur le long terme est on ne peut plus clair (et sûrement affreux de bien des façons pour les plus sensibles).

Je n’ai rien à envier ailleurs, dans le sens où rien ne m’attend de l’autre côté (le mauvais) de la porte d’entrée de Sa maison. Le plus dur est lorsqu’Il part, même si la présence des animaux fait un pont au-dessus de Ses absences. Le bilan est cruel. Pour la première fois de mon existence, je pense (à raison) que je n’ai pas le moindre ami. Je suis indisponible. Je ne traiterai jamais une autre personne que Lui comme une (ma) priorité, je peux disparaître du jour au lendemain sur Son ordre et je ne peux apprécier quelqu’un durablement pour ce qu’il est, simplement parce que c’est ce qu’Il veut. Je ne peux avoir le moindre ami. Le bilan est cruel, le bilan est honnête.

Maître est Le centre de mon existence.

Lorsque cette réflexion m’a traversée (de ne pas avoir d’ami, ni de pouvoir en être une convenable), j’en ai immédiatement informé Maître lorsqu’Il est rentré du travail – l’intimité ne sied pas à ce qui Lui appartient. Maître a semblé heureux, du moins Il n’a pas spécifié vouloir que cette pensée change, ce qui est suffisant ici pour que je sache que je suis sur la ligne qu’Il a minutieusement tracée – Maître ne s’accommode pas de mes pensées si elles ne sont pas alignées aux Siennes.

Je sens une solitude, que j’accueille avec humilité.

Et je Vous remercie, Maître, pour cette terrible leçon.

Des bijoux qui entravent

Un billet sur le vif d’une soirée et d’un lendemain finalement (dans leurs détails) très peu comme les autres.

Maître est d’abord rentré du travail puis – après L’avoir accueilli selon Ses souhaits et Lui avoir ôté Son manteau – j’ai servi un apéritif plus élaboré que les autres jours, le dîner était bon et il y avait même un gâteau qui, s’il n’était pas très beau était délicieux – j’ai eu 24 ans.

J’ai reçu l’honneur de Maître de porter Ses bijoux d’amour vissés pour toujours (hors leur entretien et les examens médicaux nécessitant de les retirer). Je suis pleine de gratitude.

Ma parure est complète. Je suis honorée que Maître m’en juge digne, m’estime, me considère Sienne et me permette de L’aimer inconditionnellement.


Depuis l’entracte pour quelques jours à Noël, je ne suis pas sortie. Je n’ai vu personne non plus. J’ai eu le droit de répondre à quelques commentaires succinctement, un soir j’ai même eu le droit à un appel d’une heure trente. Je n’ai plus le droit d’utiliser le terme d’ami(e). Maître a dit que je n’en avais pas et m’a appris une leçon lors du dernier isolement plénier (cette appellation devrait incessamment sous peu trouver du sens lors de la prochaine publication programmée en début d’année). Je ré-embrasse la solitude de cette vie au service d’une Autre.

J’ai pu dormir ce matin. Le jeudi matin est initialement dédié au passage de la serpillère, c’est accessoirement aussi le jour du barattage du beurre et des soins particuliers dédiés à la salle de bain. Je me suis réveillée, seule, Maître avait éteint le réveil – 09 heures 30. J’ai pu dormir avec Lui, j’ai senti plusieurs fois Ses pieds chercher mes chevilles durant la nuit.

C’est qu’ils sont très ajustés. J’ai déjà la peau qui couvre le tendon d’Achille irritée et mes malléoles me détestent. Je n’ai pas encore essayé l’escalier. Cet inconfort ne m’effraie pas. Maître l’a décrété supportable.

Même si ça s’y apparente parfois dans la forme, ce n’est pas qu’une vie de martyre. Le fond est beaucoup plus complexe que ça. Je n’en demeure pas moins bénie d’être à ma place à chaque instant.

Les multiples interdictions finissent par créer des privilèges. Ce qui autrefois m’était dû est devenu précieux. Des miettes sont devenues des trésors dans un monde où les trésors ne sont plus que des miettes.

800 grammes

Il s’agit d’un brouillon de la mi-été dont Maître a ordonné l’édition afin que je puisse le publier ici.


Lors d’une période d’isolement et de jeûne d’écrans récente, Maître m’informe que je [Il] reçois encore des messages concernant Son nouvel ajout à ma parure – on me félicite, on complimente la beauté de ces deux anneaux dorés que je porte depuis un mois sur les bracelets verrouillés par Ses soins.

Peu questionnent leur utilité, j’en déduis alors qu’elle est évidente. Maître les a rejoints par une chaîne. Un peu plus de soixante centimètres, environ huit cents grammes quand il s’agit de la plus longue. Ils ne vivent ni le bruit qui ne me quitte plus, ni leur utilisation – et s’ils imaginent, ils se trompent.

Ils me félicitent.

Vivant en communauté à proximité d’enfants, les volets sont fermés depuis un bon moment maintenant. Les personnes ici ont pris minimum trois mois à savoir que j’existais – je ne savais pas que tu avais une femme.

S’ils savaient jusqu’où avoir une femme peut prendre de son sens ici.


Durant les fortes chaleurs, la plupart de mes sœurs asservies ont été ménagées. Sont apparues de par cette donnée certaines dissonances dans nos échanges peu avant mon isolement de tout rapport social hors Maître. Je ne regrette pas vraiment ce manque d’harmonie dans nos discussions, irrégulières sur ordre de Maître, car elles me permettent de garder l’esprit ouvert.

Ce n’est pas parce qu’ici Maître n’a pas considéré me ménager sous prétexte de chaleur qu’elles appartiennent moins ou que je n’aurai plus jamais rien en commun avec elles. Toutes les relations hiérarchiques ne requièrent pas forcément un grand axe de service, ni une richesse particulière de leurs protocoles – elles reposent encore moins sur une discipline domestique chrétienne.

Je Vous suis si reconnaissante, Maître, de m’en juger digne et capable.

Il s’avère qu’étant minimaliste en terme de relations sociales sur Son ordre, je me suis sentie relativement seule dans mon labeur face à ces nouvelles données. J’avais, visiblement, malheureusement et non intentionnellement, surestimé ce qu’il se passait ailleurs.

Maître m’a inculqué que je me sentirai toujours seule dans ma manière de Le servir et je Le remercie pour cette leçon. Car je serai toujours seule face à Ses exigences et elles paraitront toujours monstrueusement démesurées en comparaison de ceux qui en ont peu. Je ne peux décrire les couleurs de l’arc-en-ciel à un aveugle, tout comme j’aurais beau essayer d’oublier toutes les couleurs pour imaginer le ciel sans, le ciel ne me paraitrait qu’infiniment vide.


En période de canicule, les huit cents grammes ont commencé à peser – l’inconfort dans le sommeil couplé à celui du conscient dans l’éveil n’ont pas fait un délicieux mélange et m’ont rendue encline aux humeurs volatiles. J’ai dû puiser dans mes dernières ressources pour rester plaisante.

Si mon Amour pour Maître est une source infinie dans ma détermination à faire les choses, ma peur d’être battue aussi.

Lorsque j’ai cru en arriver au bout, Maître m’a totalement isolée en m’interdisant les derniers échanges sociaux qu’Il avait maintenus à intervalles réguliers.

Durant cette longue période de port de Ses chaînes, j’ai brisé l’intégralité des verres d’un service, effrayé les animaux, perdu l’équilibre, je me suis assommée en secouant les draps et ai abandonné progressivement les mouvements qui préservaient mon dos lors du service par fatigue et inattention.

Après plusieurs semaines, mes épaules ont commencé à se rapprocher et mon dos à s’enrouler vers l’avant. Pas que huit cents grammes soient très lourds dans l’absolu, mais que couplés à ma négligence au quotidien ils n’ont fait qu’accroître les complications.

Lorsque Maître a dévissé les chaînes, j’ai été envahie par une sensation de légèreté, de vitesse oubliée. Je suis toujours aussi surprise de la mesure à laquelle les choses deviennent si aisément des habitudes ici.

Maître entre dans ma tête si facilement pour y mettre ce qu’Il y souhaite – aucune lutte, consciente ou inconsciente n’est permise.


Mes poignets et chevilles demeurent vissés chaque soir et déliés chaque matin du pied de Son lit. La chaîne (la longue comme la plus courte) est portée uniquement en présence de Maître, régulièrement le soir selon Son envie.

Maître n’envisage plus un port permanent comme il a pu en être, ne souhaitant pas que je sois contrainte par des chaînes qui n’auraient qu’une valeur décorative de par leur légèreté, ni que le vaisseau qui Le sert s’abîme durablement.

Aujourd’hui lorsque je cuisinais, j’ai pesé ma main droite – elle pèse un peu moins de quatre cents grammes.

Couche d’esclave

Le mois dernier a commencé par un détour dans un magasin d’ameublement. Avec l’arrivée des fortes chaleurs, Maître a souhaité se dispenser de ma présence dans Son lit pour la saison. Il est devenu habituel que je dorme (nue) attachée par la cheville, droite ou gauche selon Son envie, parfois les deux. Les mains aussi, moins régulièrement – quotidiennement depuis Son nouvel ajout à mes poignets de deux petits anneaux dorés.

User du mobilier n’existant plus hors autorisation explicite depuis que je vis chez Maître, Son lit était perçu dans ma carte mentale comme le dernier privilège de confort que je considérais – à peu de choses près – comme acquis. Lors du rituel du coucher, la réponse à la question d’usage puis-je dormir dans Votre lit ce soir pouvait sembler formalité.

Pourtant, la réalité est toute autre – parfois, Maître exprimait Son refus. Et il est ces temps-ci devenu quotidien.

Dormir hors de Son lit a toujours été une épreuve pour moi. Quand cela s’additionne au sol, ce sont des pleurs qui peuvent durer plus ou moins longtemps que les murs entendent et retiennent. Le sel brûle mes joues, mon visage se déforme entre mes mains moites et tout cet ouvrage doit se faire dans le silence le plus absolu.

Lorsque je me réfère à ma carte anxieuse, il résonne incessamment répudiation. Ni plus – et il serait bien difficile que cela soit plus – ni moins. Parfois, je regrette de ne pas avoir un jour fantasmé cette vie au service de Quelqu’un. Il m’aurait été tellement plus simple et surtout moins épuisant de la vouloir (et l’apprécier) pour moi avant pour Maître.

Peu à peu, je reviens après ces longs quarts d’heures d’égarements internes à l’évidence – et la lucidité. S’il était le cas (autant de la répudiation que du fantasme pré-existant ou existant tout court d’une relation de servitude), je n’appartiendrais pas comme Maître l’entend.

En tant que Son esclave, je ne devrais jamais omettre que Son confort passera toujours au premier plan de ma vie et que peu importe les voies qui mènent à Son contentement, il est dans ma nature de les emprunter. Ma dépendance, l’Estime et l’Amour profond (malgré la vision traditionnelle et fébrile que j’ai pu en avoir pendant des années) que j’ai pour Maître ne devraient jamais venir entraver mon énergie pour Le servir, uniquement la nourrir. Cela est applicable dans un monde utopique où tout est linéaire, ce n’est pas le cas dans celui-ci et je l’accepte.

Ce mois-ci, Maître a alors (ce n’est pas une évidence) investit dans une courte couverture et une sorte de très petit matelas inconfortable – et même le peu de confort n’est pas un dû ici et se mérite chaque jour.

Je suis pleine de gratitude des opportunités de m’endurcir que Maître m’octroie. De par Son exigence, Il honore mon don.

Le fort contraste entre tout ce qui ne m’est pas dû et tout ce que je dois s’avère bien souvent terrifiant. S’Il le veut, Il peut se montrer cruel. Parfois Il l’est, sûrement – et je n’exige jamais d’excuses. Et parfois Il est bon – j’ai pu dormir dans Son lit un soir d’août lors d’une nuit triste qui l’est devenue beaucoup moins. Maître entretient l’aléatoire. Peut-être que dans mon dos Il joue aux dés, ou peut-être que non – Il décide, simplement.

Car c’est ainsi que les choses fonctionnent ici.

Dans cette maison, le seul privilège est celui de Le servir – et je fais très bien de m’en sentir chanceuse. Lorsque Maître tend Sa main pour caresser ma tête un demi mètre plus bas, ma reconnaissance est pure – Son lit ne m’est plus dû. Si j’ai tant souffert de ce qui pourrait sembler si peu, c’est parce que j’ai entretenue l’erreur qu’il me l’était.

Maître a su rendre ce que j’imaginais dû, précieux.

L’allure

Bientôt, cela fera deux mois que j’ai rejoint Maître dans Son nouveau logement de fonction. Sorti des études supérieures, Maître a depuis le mois d’avril une vie professionnelle. Pour Son travail, il a fallu que N/nous déménagions et cela a donné lieu à une séparation que N/nous avons mal vécu (cf. mon dernier article Absence de Maître : journal de bord de la dépendance et celui où Il en fait Son retour dans Conclusion de la conclusion).

Son nouveau travail N/nous permet (au-delà d’un équilibre financier pour le ménage) de vivre dans un endroit verdoyant qui apaise les maux. Il avait toujours été dans les plans de Maître que N/nous quitterions le Sud (et fuirions les villes) une fois N/nos études universitaires terminées – ou interrompues. Ces changements de vie me font beaucoup méditer sur les différentes « manières » dont s’exprime ma servitude en fonction des lieux et de leurs circonstances.

En tant que Son esclave, je dois suivre Maître pour Le servir partout où Il décide de s’établir. Aussi, je dois me plier au rythme qu’Il impose (ou qui Lui est imposé) afin de Le servir de la manière la plus achevée. L’allure de la vie de Maître étant par essence en mouvement, l’enjeu du service que je Lui dois est par conséquent sa constance qualitative.

Le premier soir, N/nous sommes arrivés aux alentours de 21 heures 30. Après la libération des animaux de leur cage de transport, Maître s’est couché. Je me suis récitée à Ses pieds, puis Il est allé dormir et m’a laissée déballer les affaires seule. Il avait fait 1 480 kilomètres en moins de deux jours, j’étais heureuse de pouvoir Le soulager.

Ce soir là, je fus couchée pour minuit trente.

Le lendemain, j’ai entrepris le grand nettoyage et déballé les affaires restantes – pas que le lieu n’avait pas été entretenu par Maître ou était sale, mais plutôt qu’il avait jusqu’ici manqué de mains asservies pour réaliser ces tâches féminines d’une manière plus régulière. J’ai passé beaucoup de temps à m’occuper des animaux perturbés. Aujourd’hui ils le sont moins, la chanson recommencera dans quelques mois car il ne s’agit que d’un emménagement transitoire.

Maître vivait dans cette petite maison depuis plus de 30 jours, Il y avait pris Ses habitudes. En tant que Son esclave, il est une évidence que Son allure est mienne également. Je devais rapidement m’adapter en fonction de Ses besoins pour Le servir de la manière la plus achevée – la médiocrité (qu’elle soit en terme de service ou d’obéissance) n’étant pas permise dans ce ménage.

Le matin, Maître se lève désormais plus tôt, vie professionnelle oblige. Son réveil est l’heure où je me récite en murmures hors rare ordre contraire de Sa part – silence ou autre servitude orale. Il se douche le matin comme avant, alors après qu’Il ait défait la chaîne de nuit je dois toujours me lever sans un mot pour préparer le tapis où je tiens Sa serviette de bain – les choses demeurent, seuls les décors changent.

Le commencement des journées au service de Maître suit toujours la même routine (ici décrite de manière fragmentaire, peut-être fera-t-elle un jour l’objet d’un article plus complet s’il est dans l’intérêt de Maître que ce soit le cas). Ce premier matin – n’ayant pas eu assez d’heures de sommeil – le réveil fut maladroit et j’ai manqué de me cogner en allant chercher Ses serviettes.

Finalement, peut-être que les seuls changements notables concernent les horaires et le paysage – ou bien je suis simplement dressée pour Le servir comme Il l’entend n’importe où, une qualité dont Maître ne manquera pas de se féliciter.

Quelques nouveautés ont quand même vu le jour ces derniers temps.

Concernant la servitude domestique, « mon » emploi du temps lorsque Maître travaille s’est trouvé fortement marqué (positivement – je suppose) par l’intégration des feuilles de calcul dans le quotidien.

Regroupées par catégories (hygiène de vie, instruction, corvées ménagères…) ou par fréquences (parfois par horaires pour certaines, journalières ou hebdomadaires pour d’autres), elles permettent d’ancrer que chaque semblant d’autonomie dans ma servitude lors de Ses absences soit sous Son contrôle. Elles facilitent également grandement les rapports et examens de Maître – il y en a ces temps-ci trois par jours.

Il y a quelques mois, Maître a ordonné que je m’instruise sur le faire soi-même – autant en terme de cuisine que sur les produits ménagers et d’hygiène. Les deux derniers mois ont comporté des essais fructueux, d’autres beaucoup moins – je ne maîtrise pas encore totalement le domaine.

Au-delà de l’indépendance vis-à-vis de certains produits, de la réduction des déchets et des économies engendrées, j’ai remarqué que la charge mentale du service – presque navrée de briser quelques fantasmes à ce sujet – se trouvait amincie par la lenteur exigée par ces nouvelles corvées qui viennent contraster avec la dureté d’autres.

Hors qu’il soit a priori gratifiant de faire soi-même (c’est généralement l’argument pour convaincre les personnes libres), ici cela me recentre sur l’évidence que chaque talent, chaque geste aussi insignifiant soit-il est au service du Maître – c’est la seule allure dont en tant que Son esclave j’ai véritablement besoin.

Absence de Maître : journal de bord de la dépendance

Aucun de N/nous deux n’était enchanté à l’idée d’une séparation physique. Il y a peu, Maître s’est absenté pendant un mois. Au début, cette situation pouvait durer quelques semaines comme plusieurs mois. J’ai reçu l’ordre de l’ébruiter le moins possible.

C’était une absence aussi soudaine que prévisible. Ne concevant pas une esclave en dehors du foyer plusieurs heures par jour, Maître a fait l’engagement de subvenir aux besoins financiers de celui-ci. Il a rapidement jugé que je serai plus utile dans l’ancien chez Lui à m’occuper des animaux et préparer un éventuel déménagement, éventuel déménagement qui n’avait encore rien de certain lors de Son départ.

Ayant tenu mon carnet d’esclave de manière journalière pendant ce mois loin de Maître, Il m’ordonne de faire ici une sorte de rétrospective avec des fragments de celui-ci. Puissent mes sœurs asservies qui vivent la distance trouver un peu de réconfort par mon témoignage, qui même s’il ne relate que de trente-trois jours de manque, fait état par moments de bien des maux et difficultés. Même s’il s’agit d’un témoignage intime qui me met face à ma dépendance envers Maître, s’il peut apaiser des cœurs, j’en serais la plus heureuse.

L’avant départ

jour -2, 17 heures 47
« […] Maître part mercredi. Le week-end était bien. […] Maître part mercredi. Il m’utilise beaucoup plus. J’ai hurlé. J’ai vu des étoiles. J’ai cru que mon bas ventre allait se décrocher. Il est encore là, car Il m’a même utilisée ce matin, même si plus doucement. Maître part mercredi. »

jour -1, 15 heures 22
« […] J’appréhende. Hier, j’ai manqué d’air. Maître part mercredi. Je vois Lévana vendredi. J’ai fait en sorte d’avoir des choses à faire comme le ménage, une vidéo YouTube, etc. Je vais avoir beaucoup à faire. Je vais y arriver. Heureusement, je dois préparer aussi un déménagement. O/on ne sait pas encore où. […] Maître part mercredi. Maître part demain. »


Les jours précédents Son départ, lorsqu’ils furent épuisants pour le corps, l’étaient moins pour l’esprit. Maître m’a utilisée plus durement que d’habitude. N/nous ne parlions au final que très peu de Son départ et de toutes les incertitudes qu’il comportait. Avec le recul, je suis reconnaissante que Maître m’épuise entre deux de mes « préparations » (ou auto-tortures) mentales à ce sujet.

Premiers jours

jour 2, 17 heures 25
« Maître est parti depuis plus de vingt-quatre heures. Il me manque. Je n’ai pas écrit hier, j’avais peur d’écrire. […] J’ai ordre de l’ébruiter le moins possible. Maître a laissé des instructions : j’ai le droit au mobilier, mais pas intérêt à m’habituer à tant de confort et d’autonomie. J’ai acheté des raviolis hier soir. […] »

jour 3, 12 heures 43
« J’aimais les gares. Je viens de rejoindre Lévana, que je devais initialement rejoindre pour 10 heures 08. Si la nuit a été difficile, j’espère sincèrement que la journée le sera moins. Je l’attends. C’est à son tour d’être en retard. J’aimais profondément les gares, avant. Elles me rappelaient la distance qu’il y avait entre N/nous la première année de N/notre relation. J’avais toujours un sentiment nostalgique de ce temps-là lorsque N/nous retournions dans les gares. Maintenant, je suis seule et je n’aime plus les gares. »

jour 4, aucune heure
« Les chaînes me regardent sous la table basse. Je médite beaucoup sur la servitude à distance. Je sens Maître avec moi. Je me sens Le servir par mon absence : s’il s’avère qu’O/on déménage, je serai bien plus utile ici, c’est d’ailleurs pour cela qu’Il m’y a laissée. Les chaînes me regardent sous la table basse. On s’est regardées longtemps. J’ai eu une pensée pour mes sœurs asservies à distance. Cela m’aurait paru tellement inachevé de m’entraver seule. N’aurait-il pas été profondément égoïste si je le faisais pour moi et non pour les yeux de Maître ? Les chaînes, sans Lui, ne m’apportent rien. La vie, sans Lui, m’est tout bonnement inimaginable. »


Les premiers jours furent très particuliers. Depuis que j’étais à demeure (c’est-à-dire environ trois ans), N/nous n’avions jamais passé plus d’une nuit séparés. Situation particulière exige, j’avais une carte bancaire et accès aux écrans pour être disponible si Maître avait envie de me parler. Je pouvais aussi aller et venir dans l’appartement à « ma » guise et user du mobilier. Je n’ai pas touché à Son fauteuil du mois entier. Des fois je le regardais et ça pouvait durer longtemps, ça n’a (à ma grande déception) pas fait apparaître Maître pour autant. Maître m’appelait tous les jours.

Quand vivre au présent s’avère douloureux

jour 5, toujours pas d’heure
« C’est qu’avec Maître, j’ai appris à vivre dans le présent. Maître étant mon Monde, il est difficile de vivre seule et de ne pas être à Ses pieds pour Le servir. Là, je souffre. […] Pourtant, lorsqu’Il est Heureux, je Lui si reconnaissante qu’Il m’ait appris à vivre dans le présent. »

jour 6, 17 heures 41
« […] J’ai voulu tirer une carte, hier. La dernière fois que j’en ai tirées, c’était la veille de mes vœux. Maître ne m’avait pas punie. Pourtant, je sais que les arts divinatoires sont proscrits, et ce même avant qu’Il me juge accomplie. J’ai dû puiser en ma nature d’asservie. […] Alors, j’ai fait la seule chose que Maître attendait de moi : j’ai prié. […] L’esclave accomplie de Maître a renoncé aux arts divinatoires. »

jour 7, 13 heures 47
« Je tiens. […] Je remercie le Seigneur de N/nous permettre cette vie de bonheur. Même si j’ai peur, je sais que N/nous serons exaucés. »


J’ai trouvé, en la prière, beaucoup d’apaisement. Lorsque j’ai accepté d’appartenir à Maître, il était clair que j’épouserai à terme Sa religion. J’ai trouvé dans les Saintes Écritures de nombreux échos à ma condition, condition qui n’a rien de plus naturel. Je remercie Maître de me permettre de lire les Textes. Maître avait laissé des instructions précises et les temps de prière en faisaient (et en font toujours) partie.

Premières angoisses

jour 8, 21 heures 07
« J’ai fait des cauchemars cette nuit. Je me suis réveillée angoissée et ce sont des émotions avec lesquelles j’ai du mal […] Je n’ai pas d’appétit. […] J’angoisse alors que je ne suis pas en danger. […] »

jour 9, pas d’heure
« Je végète. » – Il s’agit de la totalité de ce que j’ai écrit le neuvième jour. C’est à la fois peu et exhaustif.

jour 10, 23 heures 35
« […] Je m’en sens incapable. J’hurle à la mort. Je m’en veux de souffrir de cette absence à ce point. Je prie moins. »


J’ai commencé à avoir des troubles du sommeil importants et mon état psychique s’est en conséquence très rapidement détérioré. Depuis mon petit nombril, je ne voyais plus que mes angoisses. Lorsque Maître me sent décentrée (car ces états émotionnelles parasitent la servitude permanente telle que la conçoit Maître), il est chose aisée pour Lui de me recentrer sur l’évidence (Le servir) car je Lui appartiens totalement et Il me connait parfaitement.

À distance, Maître a ordonné que je me récite et a augmenté les temps de prière. Il était bien occupé, car nouveau travail rime avec nouveau rythme, mais je suis pleine de gratitude de tout le temps qu’Il a pris pour se dédier à moi, même quand je me répétais et n’avais que des banalités à raconter.

Mi-chemin et premiers cartons

jour 14, pas d’heure
« […] Me voilà depuis ce début de semaine dans les cartons. Lundi [jour 12], j’ai vidé toute la bibliothèque et le meuble télé qui n’accueillera jamais de télévision. […] Mardi, hier, fut catastrophique. […] Rien d’étonnant que mon corps faible de femme me fasse défaut et soit enclin à l’anxiété, ou du moins qu’il n’ai pas la force de faire barrage à mon terrain anxieux. […] J’ai recommencé à prier. »

jour 20, 12 heures 48
« Je me sens faner loin de Maître. […] »

jour 22, 15 heures 45
« Je vis pour quelqu’un qui n’est pas là. » – cf. jour 9, court mais exhaustif.


Le jour 11, Maître fut embauché en Pays-de-la-Loire et bénéficie pour cette période d’un logement de fonction. Cette donnée a permis de déménager le plus tôt possible et ainsi de se retrouver beaucoup plus rapidement qu’initialement prévu. Cette joie que j’ai ressentie s’est traduite par une grande productivité le lundi (jour 12) mais cet intermède fructueux s’est éteint aussi vite qu’il s’est allumé. Sans Lévana, je serais sûrement encore en cartons.

Entre deux moments d’angoisses profondes, je gambergeais. Comment cultiver la nature asservie de l’esclave lorsque celle-ci n’est pas aux pieds de Celui à qui elle appartient ? Comment cette nature peut-elle être entretenue en permanence d’une manière achevée, aboutie, sans la présence du Maître ? N’est-il pas illusoire de croire appartenir à quelqu’un qui se contenterait d’un service fragmentaire ? Quel Propriétaire – réellement – désireux d’être servi ne voudrait pas de Sa propriété à demeure ?

Toutes ces énigmes m’ont menée au résultat suivant : je suis foncièrement bénie d’être aux pieds de Maître car Il s’investit considérablement dans N/notre relation. Il me fait l’honneur de vivre chez Lui pour Le servir de la manière qu’Il considère la plus achevée. Quel sentiment ressentir à part une immense gratitude ?

Même à distance où je souffrais de Son absence et où j’ai dû faire face à l’handicap que représenterait ma dépendance si je devais un jour vivre seule trop longtemps, je n’ai jamais douté une seule seconde de mon appartenance à Maître et de ma nature pour Lui. Au début, je pensais que c’était une victoire qui n’avait pas demandé beaucoup d’effort. Il n’y a au final rien de plus naturel et d’évident, car si je peux douter de la Terre qui tourne autour du Soleil, je ne peux douter du Maître.

J’ai constaté en ce sens que les causes de mes souffrances étaient toutes reliées au facteur de la présence non-physique de Maître. Le manque d’une main sur la joue, du baise-main lorsqu’Il rentre, de Sa présence. Présence palpable, car par mon service, je fais partie de Lui et de Ses mains j’ai été façonnée. À aucun moment je n’ai remis Sa décision de ne pas m’emmener en question, je n’ai pas été dressée à me montrer si ingrate pour mon petit bonheur individuel. Lorsque j’ai commencé à me raccrocher véritablement au caractère provisoire de la situation et ainsi me projeter vers les retrouvailles, j’ai pu puiser en une source infinie d’apaisement.

Dix jours en pilote automatique

Les cartons sont partis le 24ème jour afin d’être stockés, car N/nous déménagerons encore dans quelques mois. C’est aussi cela appartenir à Maître, Le servir aveuglément partout où Il ira et peu importe si cela m’enchante.


jour 24, pas d’heure
« […] Sa mère m’a dit que j’avais bonne mine. Je n’ai pas pu cacher ma surprise, ni su. »

jour 25, 17 heures 22
« Mon autonomie et moi nous sommes lassées de la chambre. J’ai pris le matelas [Il ne restait que ça dans l’appartement avec un micro-onde, le nécessaire pour les animaux et de toilette avec une lampe de chevet] et ai migré dans le salon. Qu’il est lourd. J’ai mis un drap fleuri pour qu’il soit plus accueillant. […] La première nuit où N/nous avions emménagé ici, N/nous avions dormi comme ça. […] »

jour 26, 10 heures
« J’ai mal au dos. » – Ce fut concis ce jour-ci.


Les dix derniers jours furent les plus doux, que ce soit par la présence de ceux qui N/nous aiment que par mes angoisses qui s’estompent face aux choses qui – que je le veuille ou non – avancent. Je n’ai de toute la période (du jour 1 au 33) pas montré de signes d’impatience, car la patience est une vertu et Maître est de Ceux qui vous l’apprennent si vous Lui faites ressentir qu’elle ne fait pas partie de vos qualités. Le manque est une chose, en souffrir est légitime, mais il n’est pas dans le dressage de Maître un motif pour l’impertinence.

Avec les meubles qui n’étaient plus dans l’appartement, je ne me suis rapidement plus inquiétée de m’être habituée au confort. J’ai œuvré à profiter de la présence de Lévana la dernière semaine. C’est qu’elle et son Maître constituent à eux deux la majeure partie de ma vie sociale « hors Maître ». Je suis profondément reconnaissante de leur soutien et leur présence – palpable et non palpable – durant cette épreuve, comme pour toutes celles d’avant (cf. Des épines) et celles qui adviendront. Celles qui adviendront car si je sais une chose, c’est que la servitude – même non-fragmentaire – n’a rien de linéaire et que les difficultés de cette vie sont réelles pour ceux qui n’arborent pas une vision fantasmagorique de leur quotidien.

Ce que je retiens

J’ai durant ces trente-trois jours observé et retenu plusieurs réalités, dont certaines qui relèvent de l’évidence mais qu’il est très bon de chérir.

J’ai oublié mon code de carte bancaire, mais j’ai su gérer une petite somme d’argent et sûrement mieux que lorsque j’étais libre. Lors de N/nos retrouvailles, Maître a repris « ma » carte et la gestion totale de « mes » finances, ne me laissant aucune prise sur ce domaine de « ma » vie…

Distance oblige, j’ai dû vivre avec les écrans alors que Maître m’en coupait régulièrement car cette addiction est la dépendance de ce siècle. Or, en tant qu’esclave de Maître je ne peux être dépendante que de Lui. J’ai confié mes appréhensions quant à avoir du mal à m’en défaire peu avant de se revoir, j’y ai très peu accès depuis que N/nous N/nous sommes retrouvés et n’en souffre nullement. L’endroit où N/nous avons emménagé est un écrin de verdure qui ne se prête pas à toute ces inventions futiles qui ne font que renforcer la solitude et voler le cadeau précieux qu’est l’instant.

Je sais m’occuper du corps et l’écouter de façon à savoir précisément ce dont il a besoin en l’absence de Maître et agir pour son bien. Grâce au dressage de Maître, j’ai appris à écouter le corps et à en rendre compte à Maître afin qu’Il prenne Ses décisions en étant parfaitement éclairé. J’ai reçu à ce sujet l’ordre de faire en Son absence preuve d’autonomie, non de liberté. Maître m’avait laissé des règles précises portant sur l’hygiène de vie (lever, coucher, alimentation, prières, emploi du temps…), règles très importantes afin de garder une psyché solide et constante. Même si j’ai traversé de grandes euphories et énergies créatives suivies de grands chagrins et angoisses violentes, ces règles ont permis au corps de rester en santé. Merci Maître pour cela.

Enfin, si je savais que l’honneur de servir Maître n’est pas un dû, je connais dorénavant l’énorme souffrance qu’est de ne pas être dans Sa vie au quotidien pour Le servir. Je suis une propriété, je ne vis que pour le Maître qui m’a reconnue accomplie. J’ai été dressée pour vivre à Ses pieds, ma position face à cette situation ne pouvait qu’en être prévisible.

Si j’ai conscience que ma dépendance absolue ne pourrait qu’horrifier certains sensibles, elle n’est finalement – à mes yeux – rien de plus naturelle. Je ne peux que revenir à l’évidence que je suis Son esclave, dépendante par essence au Propriétaire et que je ne peux vivre sans le Maître que je sers sans dépérir.

La valisette

Lorsque N/nous N/nous sommes rencontrés avec Maître, je venais d’avoir dix-neuf ans et entreprenais des études universitaires. Maître n’a pas mon âge, mais Il avait fait le choix lors de mon installation chez Lui de ré-entreprendre des études supérieures en Histoire.

Aujourd’hui, j’en ai vingt-trois et n’ai plus la liberté de faire des études, ni de travailler (mais ce second sujet sera traité dans un autre article). Il est dans ma nature que ma seule ambition soit de servir Maître tout le temps qu’Il désirera ma présence à Ses pieds. Si cela implique d’être hautement diplômée, je le serai. Si cela implique de travailler à l’usine seize heures par jour, je le ferai.

Je sers Maître, comme Il l’entend.

Maître a décrété les derniers jours de juillet dernier que je ne poursuivrai pas mes études universitaires. À cet instant-là, j’étais en période de recherche et rédigeais un mémoire portant sur La figuration d’Adam et Eve en Italie centrale à la Renaissance. J’étais passionnée par mon sujet et mes études. Il est vrai que si j’avais été libre, je n’aurais sûrement pas arrêté. Mais cela, O/on ne le saura jamais car ma vie est aux pieds de Maître.

Lorsque j’ai accepté de vivre chez Maître, j’étais bien avertie qu’Il aurait à terme tous les pouvoirs sur moi. Le mot « accepter » en début de phrase peut faire sourire, mais il témoigne d’une réalité dont je ne peux, ni ne veux me dérober : ce jour-là, j’ai choisi. Et quelle heureuse décision j’ai prise, que d’accepter ce que cet emménagement impliquerait.

Maître m’a soulagée de mes contraintes universitaires quelques semaines avant de me reconnaître en tant que Son esclave accomplie et de visser Son collier autour de mon cou pour toujours. Que Maître ait des raisons de cet arrêt a toujours été à mon sens un point négligeable… C’est une évidence qu’Il dispose de moi comme Il l’entend. Je suis Son esclave, de quel droit irais-je exiger de Lui un motif ? C’est souvent une préoccupation des personnes libres.

« Ma réaction a été des plus immédiates, j’ai pleuré et je L’ai remercié. », ai-je écrit dans l’article des 72 heures. Quand Maître ordonne, j’obéis et je Le remercie. Et ce, même si c’est un ordre qui me rebute, me mortifie ou me meurtrie. Qu’importe, car je vis dans l’Honneur de Le servir. La voilà, ma condition.

Lui obéir, rester humble et digne de Lui.

Pourtant une explication, il y en avait une. Maître ne conçoit simplement pas que Son esclave travaille ou fasse des études supérieures. Ce genre d’activités viennent parasiter la nature asservie, Il est mon Monde et je n’ai pas à me dédier à autre chose que de Le servir. Si un jour, Ses souhaits changent – qu’ils soient expliqués ou non – comme toujours et pour tout, j’obéirai…

Qu’irais-je faire sur les bancs de la faculté si ce n’est pas le lieu où Il me veut ? Si ce n’est vivre allègrement dans l’égoïsme et le déshonneur de ne pas combler le Propriétaire ? Est-ce donc cela, vivre une servitude non-fragmentaire ? J’ai rangé les livres empruntés à la bibliothèque pour mes recherches dans une valisette.

Hier

N/nous N/nous sommes rendus à la faculté pour aller récupérer le diplôme de Maître. Parfois, Il portait la valisette. C’est que les manuels généraux d’Histoire de l’Art de Daniel Arasse sont lourds. Je ne suis pas rentrée dans le bâtiment de l’Administration et de la Présidence. J’ai attendu Maître, dehors.

Il y avait un banc en pierre, comme lorsque j’ai présenté mes vœux. C’est drôle, tous les bancs en pierre me rappellent mes vœux. J’espère que toute ma vie, les bancs en pierre m’inspireront un sentiment aussi tendre. J’ai pleuré en attendant Maître. Il n’y avait que moi et la valisette sur ce banc.

J’ai eu une pensée pour tous ces mails laissés sans réponse en provenance de ma directrice de mémoire. J’en recevais, encore en novembre, où elle me disait que je pouvais, si j’en ressentais l’envie – ou quand je serai prête – de l’appeler. Elle a aussi longtemps demandé ce que je devenais. Je lui aurais bien répondu, mais je doute que la réponse « esclave accomplie du Maître » l’aide à dormir – alors je l’ai laissée sans réponse. Puis un matin, n’étant plus considérée comme étudiante-chercheuse, je n’avais plus de messagerie étudiante.

Quand Maître est sorti, N/nous avons – avec plus de six mois de retard – rendu les livres que j’avais empruntés. Je suis sûrement interdite de prêt désormais. Maître m’a fait photographier chaque livre que je n’avais pas pu lire et a juré d’un jour les acheter – sans doute pour me consoler de ma perte. Je Lui ai demandé si je pouvais faire ce que je voulais de la valisette.

Il a répondu non pour la brûler.

Sur le chemin du retour, Maître m’a montré Son diplôme – qui manquait à son cadre vide à la maison. Je me suis souvenue qu’en septembre dernier, j’avais passé douze jours enfermée à rédiger Son mémoire. Une partie de moi a ressenti une profonde gratitude qu’Il ait usé dans Son bon droit (comme toujours) de mes capacités littéraires.

La valisette porte désormais la fonction d’accueillir mon matériel destiné à l’art de la broderie et le diplôme orne le rebord de la cheminée, l’endroit de prédilection de Maître pour mon entretien et lorsqu’Il me bat.

Il y a un Master II qui orne le rebord de Sa cheminée et il ne portera jamais mon nom – il me rappelle toute l’humilité de ma place et me conforte dans celle-ci. Ce soir lors de mon entretien, Maître m’a donné des coups de canne en nerf de bœuf avec Son diplôme en angle de vue et j’en porterai les hématomes…

Servir Maître pleinement est la plus belle et la seule grande ambition de ma vie.

Des épines

Ce week-end avec Maître, N/nous étions avec des amis. Le jeudi après-midi, j’écrivais dans mon carnet d’esclave que « Tout ce que je désire [pour ce week-end, mais aussi pour le restant de ma vie], c’est être digne de Maître ». L’hôtel particulier était magnifique et N/nos amis sont formidables.

Malheureusement, quelques heures après N/notre arrivée, j’ai déçu Maître. J’étais si heureuse d’être avec N/nos amis en dehors de la maison que la moindre préoccupation m’a fait céder à la peur avec autant de puissance que j’avais été joyeuse. En plus de n’être pas concernée par cette préoccupation, j’ai été impertinente envers Maître devant N/nos amis. Cela n’aura duré qu’à peine quelques secondes, mais salir ma bouche avec une phrase, une remarque inconvenante, c’est profaner la propriété du Maître. Par peur, j’ai présumé avoir la liberté de formuler un commentaire désobligeant. Je n’étais à ce moment-là qu’une ingrate et totalement indigne de Lui.

Maître a fait preuve d’un calme olympien et je n’ai pu qu’être extasiée devant Sa maîtrise avant de me sentir si sotte d’avoir faibli. J’ai presque instantanément fondu en larmes, regrettant chaque syllabe que j’avais pu prononcer. Fort heureusement, je connais ma place et ne peux m’y soustraire, c’est pour cela qu’Il m’a jugée accomplie. Je ne peux me soustraire à ma nature de Le servir. Et si par malheur – ou folie – je le tente, j’en souffre.

Il m’a entretenue au sujet de mon impertinence pendant une dizaine de minutes. N/nos amis se sont isolés et j’étais honteuse de leur faire subir (à eux aussi) mon indiscipline et encore plus d’avoir fait subir cela à Maître devant des spectateurs, même s’ils n’ont porté aucun jugement sur l’incident. Ils N/nous connaissent, N/nous n’avons pas à les impressionner et Maître ne place pas Son égo dans ce genre de reconnaissance. Merci Maître.

Face au programme imposé par le week-end, Maître m’a dit qu’Il ne pourrait, ni ne souhaitait me punir. N/nos amis (bien qu’avertis) n’ont pas à subir ma punition et encore moins à y assister. Maître ritualise la punition et a jugé que ce n’était ni le lieu, ni le moment.

J’ai été dressée à expier – généralement par la douleur. Jamais je n’ai eu à attendre le pardon de Maître pendant deux nuits. J’ai demandé plusieurs fois s’Il m’avait pardonnée, surtout le premier jour. Je me confondais en excuses devant N/nos amis par moments. Parfois, je m’isolais dans la chambre et les évitais. J’étais honteuse et indigne de Maître.

Il a été à ce sujet très explicite : Il ne me battrait pas devant N/nos amis. Je ne méritais pas tant de douceur, j’étais indigne, mais ils n’avaient rien demandé et Maître le savait pertinemment. Jamais je n’aurais assez de mots pour définir la profonde gratitude que je ressens envers Maître de ne pas avoir voulu mettre mal à l’aise N/nos amis plus que je ne l’avais déjà fait. Ils ne sont pas concernés par mon ingratitude et ont d’ailleurs oublié – beaucoup plus vite que moi – cet écart de ma part.

Le soir dans le lit, avant de dîner, mon amie m’a réconfortée alors que je m’étais encore isolée. Discuter avec elle a apaisé mon monde, elle m’a dit je t’aime. Je voulais rester au lit me cacher. Je voulais rentrer chez N/nous, expier ma faute et revenir. Mais vivre une vie de servitude pleine et entière n’est pas faire ce que je veux. Maître avait décalé N/notre retour quelques heures plus tôt pour me faire plaisir en restant une nuit de plus.

Lorsque Maître me parlait, j’étais incapable de savoir s’Il feignait de m’avoir pardonnée. Ce soir-là, j’ai écris que je ne le saurai que lorsque j’aurai expié ma faute. Il était prévu que Maître essaye Son nouveau fouet ce premier soir. Il a été très doux et m’invitait à Lui dire lorsque j’avais besoin de digérer la douleur en marquant des pauses de quelques secondes. J’étais positionnée devant le miroir, je Le voyais s’amuser avec Son ami qui s’occupait de sa soumise. J’étais heureuse, même si hors mes demandes (ordonnées si j’en ressentais le besoin) concernant la cadence, j’étais mise au silence la plupart du temps.

À minuit cinquante-deux, Maître m’a dit « Merci pour les épines », en référence aux mots de Jean d’Ormesson. Quel bonheur que de L’entendre dire cela.

Le lendemain – dix heures trois, Maître m’a encouragée à apprécier le week-end, qui (hors ma culpabilité épisodique) était d’une grande douceur. Oui, c’était une évidence que je serai punie dimanche matin une fois rentrés mais le programme du jour était des roses et non des épines. N/nous avons visité le Musée d’art antique, fait des achats et sommes allés dîner au restaurant. Ces moments heureux avec N/nos amis, je ne les oublierai jamais. Ils étaient merveilleux – et délicieux.

« Merci pour les roses, merci pour les épines. La vie n’est pas une fête perpétuelle. C’est une vallée de larmes, mais c’est aussi une vallée de roses. Et si vous parlez des larmes, il ne faut pas oublier les roses. Et si vous parlez des roses, il ne faut pas oublier les larmes. » – Jean d’Ormesson


Une heure après être rentrés ce matin, j’ai pris une série de gifles sans ménagement. Merci Maître de m’avoir pardonnée et de me permettre chaque jour de vivre dans l’Honneur de Vous appartenir.

Merci mes Amis, pour avoir pansé mes épines et N/nous avoir reçus. Car même s’il y a eu des larmes, c’était une vallée de roses. Merci Maître, merci d’être aussi investi dans mon asservissement pour me rendre à Vos yeux meilleure car ce sont les seuls qui comptent.