Des bijoux qui entravent

Un billet sur le vif d’une soirée et d’un lendemain finalement (dans leurs détails) très peu comme les autres.

Maître est d’abord rentré du travail puis – après L’avoir accueilli selon Ses souhaits et Lui avoir ôté Son manteau – j’ai servi un apéritif plus élaboré que les autres jours, le dîner était bon et il y avait même un gâteau qui, s’il n’était pas très beau était délicieux – j’ai eu 24 ans.

J’ai reçu l’honneur de Maître de porter Ses bijoux d’amour vissés pour toujours (hors leur entretien et les examens médicaux nécessitant de les retirer). Je suis pleine de gratitude.

Ma parure est complète. Je suis honorée que Maître m’en juge digne, m’estime, me considère Sienne et me permette de L’aimer inconditionnellement.


Depuis l’entracte pour quelques jours à Noël, je ne suis pas sortie. Je n’ai vu personne non plus. J’ai eu le droit de répondre à quelques commentaires succinctement, un soir j’ai même eu le droit à un appel d’une heure trente. Je n’ai plus le droit d’utiliser le terme d’ami(e). Maître a dit que je n’en avais pas et m’a appris une leçon lors du dernier isolement plénier (cette appellation devrait incessamment sous peu trouver du sens lors de la prochaine publication programmée en début d’année). Je ré-embrasse la solitude de cette vie au service d’une Autre.

J’ai pu dormir ce matin. Le jeudi matin est initialement dédié au passage de la serpillère, c’est accessoirement aussi le jour du barattage du beurre et des soins particuliers dédiés à la salle de bain. Je me suis réveillée, seule, Maître avait éteint le réveil – 09 heures 30. J’ai pu dormir avec Lui, j’ai senti plusieurs fois Ses pieds chercher mes chevilles durant la nuit.

C’est qu’ils sont très ajustés. J’ai déjà la peau qui couvre le tendon d’Achille irritée et mes malléoles me détestent. Je n’ai pas encore essayé l’escalier. Cet inconfort ne m’effraie pas. Maître l’a décrété supportable.

Même si ça s’y apparente parfois dans la forme, ce n’est pas qu’une vie de martyre. Le fond est beaucoup plus complexe que ça. Je n’en demeure pas moins bénie d’être à ma place à chaque instant.

Les multiples interdictions finissent par créer des privilèges. Ce qui autrefois m’était dû est devenu précieux. Des miettes sont devenues des trésors dans un monde où les trésors ne sont plus que des miettes.

Publié par

esclave calliopée

Propriété appartenant à son Propriétaire pour l'éternité.

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