Feuilles de calcul

Rarement, il m’arrive de sourire en pensant à mes études universitaire ou à mon ancien travail étudiant car j’imaginais très naïvement que l’organisation (ou le service d’ordre général) se trouverait grandement facilité par ma disponibilité permanente – je suis simplement devenue plus corvéable pour Son plus grand bonheur et je suis heureuse que Ses décisions L’aient mené à un meilleur confort de vie.

Maître a toujours privilégié l’usage du papier pour N/nos systèmes d’organisation quels qu’ils soient (je Lui ai été livrée avec cette préférence et Il l’a conservée), peu de choses sont digitales dans les outils que N/nous utilisons en dehors de sauvegardes et duplicatas. À ce jour (date de publication de l’article, car je doute qu’il bénéficie d’une mise à jour) N/nous possédons trois outils principaux : les fichiers vie maritale récapitulant la vie à Son service (règles, routines et procédures), le journal de bord et les feuilles de calcul.

Ces dernières sont des formats A6 (10,5 par 14,8 centimètres) dans un petit carnet sans prétention qui appartenait à ma mère et qui me suivait depuis que j’avais quitté le nid. Il était toujours dans mon sac et non utilisé, je pensais je l’utiliserai lorsque je travaillerai (et ce fut le cas, finalement, car être à Son service est factuellement beaucoup de travail).

Dans sa couverture traînent ma carte d’identité ; mon ancienne carte bancaire, vestige d’une autre époque (je n’ai plus de carte bancaire) ; une clé d’urgence de Sa parure et… Une recette de purée à la carotte à l’écriture de ma grand-mère au bic rouge ?

Bien que ce carnet accueille des pages permanentes, telles que des recettes (je construis un menu mais ce projet est en suspend avec les plans actuels), des détails que je juge utiles dans le service, des versets, il trouve sa véritable utilisation dans ses feuilles pointillées temporaires.

Elles bénéficient d’une présentation minimaliste minutieusement pensée et sont ordonnées par catégories (toilette quotidienne, instruction, corvées ménagères, préparations et soins divers, choses du matin et choses du soir… Tout ce dont Maître souhaite un suivi écrit) et par fréquences (journalières, hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles et annuelles, voire par horaires pour certaines). Si une tâche particulière est ordonnée et qu’elle n’aura pas de récurrence (ou simplement que Maître n’en souhaite pas le suivi), le journal de bord deviendra pour cette tâche spécifique l’outil idéal.

Afin de passer d’une tâche à l’autre en présence de Maître, une procédure (de demande ou d’attente d’être assignée à la tâche) a lieu. En Son absence, la servitude domestique est documentée dans le fichier vie maritale, il y figure toutes les attentes de Maître (les spécifiques sont généralement communiquées la veille lors du dernier rapport).

Dans ces deux configurations, le carnet me suit dans toutes les pièces de Sa maison au fil de la journée. C’est ainsi qu’elle devient une succession de croix, de rayures parfois également (le correcteur est interdit), de dates tamponnées, de notes diverses si je remarque quelque chose – l’un des chats a vomi ce jour dans la cuisine (toujours répondre aux questions quoi, quand et).

Ce carnet n’a pas la fonction de boussole mais de collecteur de données, c’est le fichier vie maritale qui possèderait cette vertu s’il y en avait la nécessité, ce qui n’est pas le cas car j’ai intégré les routines domestiques au fil des années et les mains de Maître sont peu permissives avec la négligence. N/nous avons changé plusieurs fois d’habitation et elles s’en sont trouvées modifiées car elles sont très détaillées voire exhaustives, Maître souhaitant sentir Son contrôle même dans le service.

Le rapport est une procédure qui a lieu au minimum deux fois par jour. À horaire fixe le matin, plutôt dans une tranche horaire le soir car cela va dépendre de l’heure où Il rentre du travail. Elle a toujours lieu de manière automatique après la procédure d’accueil.

Posture d’attente, au sol. Il s’assoit sur Son fauteuil (bien qu’ils soient tous Ses fauteuils) près de la table basse où pend toujours cet anneau. Peut-être qu’Il n’aura pas encore bu le verre d’eau (ou autre chose qu’Il aura commandé). Le carnet est sur la table, à mon étage de la table car elle est à deux niveaux et ce que l’on pourrait considérer comme étant mes affaires ne dépassent jamais le premier. Je suis dans l’attente de pouvoir Lui adresser la parole (directe par une injonction, indirecte s’Il me l’adresse en premier).

Une fois Sa permission reçue, je me saisis des feuilles de calcul et Lui conte la journée à Son service comme Il l’attend au fil des croix, dates et observations. Il n’y a pas de coupure, pas d’hésitation. C’est lisse. Parce que les feuilles de calcul ont cette vocation à rester factuelles, elles me permettent de donner les informations plus clairement. Elles facilitent la procédure du rapport car elles ne possèdent pas une valeur décorative mais utilitaire.

Une fois le rapport terminé, Maître peut s’en saisir et procéder à l’examen, aboutissant régulièrement par une visite des pièces qu’Il souhaite inspecter. Ce n’est pas obligatoire (rien ne l’est de Son côté de N/notre configuration). Cela aboutit régulièrement sur des éloges, je Le remercie de la manière attendue, même s’il n’y a pas d’éloges ou qu’Il opte pour la violence. Une fois libérée de la procédure, je referme le carnet et reçois généralement l’ordre de m’affairer en cuisine. Je l’ouvrirai à nouveau car des préparations ont lieu tardivement, mais elles seront rendues lors du rapport du lendemain matin. Oserais-je dire que mes journées commencent la veille ?

À la fin du mois, je les jette – à l’exception des trimestrielles et annuelles. Des fois, je me prends d’empathie pour une accidentée et je la conserve avant de la perdre.

Mon choix de la monogamie

Une mise à jour de cet article qui croupissait dans les brouillons après avoir été en gestation de nombreuses semaines, souhaitant aller plus en profondeur mais toujours simplement sur mon choix de la monogamie, de par ma foi et les tendances de N/notre ménage. Je précise que je ne suis toujours pas théologien.

Bien que ce soit le cas depuis quelques années et que j’ai toujours conçu N/notre Lien comme étant (et pouvant être) constitué uniquement de N/nous deux, je ne me suis pas toujours comporté comme quelqu’un de strictement monogame. La maturation de N/notre Lien y est évidemment pour quelque chose.


C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils sont une seule chair. (Marc 10:7-8)

Personnellement, je crois que le modèle divin du mariage est très clair à la lecture de l’Epître aux Éphésiens. Je l’aime comme Christ a aimé l’Église et s’est livré pour elle (je mourrais pour elle), et ainsi elle m’aime comme son Chef (Éphésiens 5:22 et 5:25). Je ne pense pas pour plusieurs raisons que cette soumission mutuelle (car c’est ce dont il s’agit au risque de faire trembler quelques genoux) soit possible envers plusieurs personnes.

D’un point de vue biblique, je pourrais. Il y a ce que l’on pourrait considérer comme des arguments (humains) en cette faveur même si ces mariages ont été pour la plupart chaotiques, mais quel mariage même monogame ne l’a jamais été ? Néanmoins, il ne s’agira jamais de polygamie mais de polygynie, car la Bible restreint clairement les femmes à ne servir qu’un seul Mari, sinon cela se nomme un adultère (Romains 7:2-3).

Qu’il n’ait pas un grand nombre de femmes, afin que son coeur ne se détourne point ; et qu’il ne fasse pas de grands amas d’argent et d’or. (Deutéronome 17:17)

La polygynie, bien que présente, n’est pas véritablement encouragée dans la Bible. Ce n’est pas réellement décrit comme un péché, ce n’est pas non plus dépeint comme la normalité. Il y a comme un silence de Dieu à ce sujet, et j’ai appris à ne pas prendre le silence de Dieu pour une opportunité. Je garde toujours à l’esprit que le péché est le fruit du cœur détourné, et que l’homme qui n’est pas maître de lui-même est comme une ville forcée et sans murailles (Proverbes 25:28). Ainsi, si cela devait arriver (péché ou non), cela serait entre Dieu et moi, pas entre ma propriété et moi (la jalousie lui est interdite).

À l’heure actuelle, je ne vis pas ma monogamie comme une tragédie et je n’ai pas l’impression d’exclure des possibilités, je ne les considère simplement pas comme telles. Il est pour moi impensable d’envisager d’aimer (par la possession) quelqu’un d’autre, notamment car cela impliquerait de posséder ce que j’ai(me) déjà autrement. Je ne veux ni scinder mon temps, ni être malheureux, simplement vivre selon les plans de Dieu et jouir de la faveur qu’Il m’a faite. Car si j’ai deux pieds et que mon fauteuil en a quatre, il n’y a qu’une place parce que celle qui l’occupe me comble parfaitement. Si je voulais « plus » ailleurs, j’en obtiendrais moins de ce qu’elle est devenue pour moi. Et la tragédie résiderait sûrement là.

Chaque seconde (de la journée et de la nuit)

Dans N/notre relation, Maître use du label 24/7. Les labels permettent à Maître de N/nous situer/appliquer des étiquettes et sont une véritable source de clarté (presque nécessaire) afin d’aisément rendre compte de ce que N/nous vivons.

L’abréviation de 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, pour dire que la hiérarchie que N/nous vivons n’est pas un passe-temps, ni un hobbie, encore moins une parenthèse. Dans Échange/transfert total de pouvoir, Maître a écrit qu’il n’y a pas d’interrupteur on et off à tout cela. C’est l’idée – la réalité et la justesse d’ici.

En raison qu’il s’agit d’une dynamique maritale [en concordance avec les rôles traditionnels de genre], même si ce n’est pas encore acté comme tel devant Dieu. Il n’y a pas de scission entre la hiérarchie et le lien amoureux. Ce n’est pas le lien amoureux puis la hiérarchie ou la hiérarchie puis le lien amoureux. Ce n’est pas propice à la négation, aucune des deux notions n’est niée le temps de faire une place à « l’autre ».

Ça le serait, si le transfert total d’autorité était traité par N/nos êtres comme une fantaisie. Ce n’est pas le cas, c’est un langage d’amour dans le respect des places que Dieu a conçues pour N/nous lorsqu’Il N/nous a fait masculin et féminin. Maître m’a choisie et m’a montré (puis mise, puis maintenue sur) le bon chemin – jusqu’à ce qu’il devienne le seul existant pour moi.

Les règles, les rituels et les procédures/protocoles demeurent en permanence. Bien sûr, certains protocoles ont généralement une à deux déclinaisons pour correspondre à peu près à toutes les situations possibles et d’autres sont plus spécifiques – penser à dédier un article à ce sujet et insérer sa redirection ici. Et c’est sûrement cette possibilité que tout cela soit en vigueur (et fonctionnel) en tout temps qui fait que N/nous ne N/nous sentons jamais off. De toute manière, Maître est en permanence le décisionnaire légitime et je doute sincèrement qu’une autre configuration soit possible pour N/nous – à vrai dire, que je doute de cela est ce qu’Il a voulu.

Que tous les aspects de la vie soient concernés par Son autorité est sûrement une source de cohérence – du lever au coucher, du sommeil à l’éveil. Il peut me réveiller pour quoi que ce soit. Il Lui suffit (si j’ai besoin de me déplacer pour Le servir) de dévisser la chaîne de nuit. Mon sommeil au même titre que beaucoup de choses ici n’est pas un dû, il Lui appartient de souhaiter une propriété reposée, comme exténuée, ou quelque chose entre les deux.

À cela s’ajoute ma disponibilité liée à l’absence d’études universitaires et l’absence de travail, ou plutôt l’absence de patron autre que Maître – peut-être devrais-je étoffer cette juste réflexion. C’est nouveau et n’a pas plus de deux ans, mais ma servitude n’est plus limitée par ce que l’on pourrait considérer comme étant une vie civile/professionnelle. Lorsque j’avais encore une vie du mauvais côté de la porte d’entrée, Maître la régissait. Néanmoins, cela limitait ma disposition en certains points, aussi dans le sens où certaines choses n’étaient pas directement tournées vers Lui (même s’Il s’agissait de Ses choix et que dans l’ensemble elles l’étaient, j’épiloguerai une prochaine fois).

24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 n’empêche pas plusieurs allures. J’y pense, notamment en terme de service ici. Le dimanche, le rythme est très différent des autres jours. Il y a des tâches particulières pour tel jour et plusieurs temporalités dans la journée (généralement induites par la présence de Maître dans les lieux). Il n’y a pas non plus de jours de congés. Il y a des jours modérés, à la convenance de Maître s’Il estime que je suis limitée de quelque manière que ce soit. Même là, N/nous n’estimons pas que les choses soient off pour autant, au contraire, c’est encadré par la procédure jours modérés – je suis toujours à Son service et Il demeure (l’Heureux, je l’espère) Possesseur de Son esclave.

C’est une configuration bien particulière, sur-mesure, s’exprimant chaque seconde.

Échange/transfert total de pouvoir

Une réécriture de ce premier article, initialement publié en juin 2021 lors de l’ouverture de mon blog pour une version plus digeste, moins théorique. Ça ne diffèrera pas réellement de la version précédente bien que moins longue (étant donné les quelques redirections vers d’autres articles), purement personnelle et factuelle de ce qu’il se passe ici.

Coexistants dans le cadre d’une relation asymétrique, N/nous utilisons ce label (TPE – Total Power Exchange) afin d’exprimer sommairement ce que N/nous vivons au quotidien. Il en existe quelques autres plus ou moins (in)connus pour dire (à peu de choses près) la même chose : Absolute Power Exchange (APE), Total Authority Transfer (TAT), Total Power Transfer (TPT). Il y en a sûrement d’autres dont je n’ai pas connaissance, j’utilise le plus commun par simplicité.

Malgré que j’émette quelques réserves quant au mot échange, j’ai fini par me faire avec le temps (la maturité de N/notre relation) une idée globale qui me convienne.

L’échange réside dans l’engagement double. Le serment de m’obéir en toutes circonstances complémentaire au serment de la posséder, d’honorer ce don. Au-delà de ces histoires d’énergies investies et re-investies, je n’estime pas que N/notre future union ait quoi que ce soit de transactionnel ou contractuel. Cette complémentarité est simplement nécessaire pour que les choses fonctionnent correctement pour ce ménage.

Ceci étant dit, il s’agit principalement d’une histoire de paramètres.

Disposer de la pleine autorité concernant tous les aspects de sa vie, vie m’appartenant au même titre que la mienne. Être la seule autorité (légitime) sur son corps et son esprit qui m’ont été dédiés, dont je peux jouir comme je l’entends (en assumant/étant responsable des conséquences de mes choix, la notion du bon comme du mauvais étant à ma discrétion). Je recommande la lecture suivante, Le contrôle qu’il me faut sur elle.

Or, de même que l’Eglise est soumise à Christ, les femmes aussi doivent l’être à leurs maris en toutes choses. (Éphésiens 5:24)

Ce que l’ont pourrait considérer comme ses droits relèvent de la notion de permission, partant en ce qui concerne N/notre dynamique du point de départ suivant : aucun droit, uniquement des devoirs et sa complémentaire tous les droits, aucun devoir.

Il n’y a plus le débat de l’obéissance depuis plusieurs années, ni celui de se renier pour mieux me servir. C’est ce qui marque pour moi la différence entre une relation de négociation et d’appartenance. Le cadenas est verrouillé et les chaînes dont j’ai entravé son esprit sont plutôt lourdes désormais. Assez pour condamner des volontés qui pourraient paraître possibles à quelqu’un appartenant en fragments (bien que je n’estime pas que le mot appartenir soit dans ce cas d’usage), comme (au risque de mettre un malheureux coup de pied dans une immense fourmilière qui n’attend peut-être que ça) partir.

Je détiens l’autorité sur son propre corps et le monde qui l’entoure où chaque aspect la concernant est un champ de pouvoir où j’exerce mon autorité, en tant que seul décisionnaire. C’est illimité. Je ne la considère pas passive ou spectatrice de ce qu’il se passe pour autant, elle a le devoir de me faciliter par une obéissance sans faille, inconditionnelle. Ce n’est pas facile et demande une Force en interne de chaque seconde. Je la tiens responsable si je juge qu’elle faillit, c’est ainsi pour tous ses devoirs envers moi.

Il n’y a pas d’interrupteur on et off à tout cela, c’est en toute circonstance. Un ballet de Chaque seconde.

À ce label, j’ajoute souvent le mot traditionnel, notamment pour son sens (plus de contexte dans cette lecture) et son aptitude à marquer la différence entre ce que N/nous vivons d’un jeu de pouvoir issu du fantasme (BDSM).

Étant donné les tendances de ce ménage, la principale raison de ce type de dynamique est que je suis masculin et traite le contrôle que j’exerce sur ce qui m’est dédié comme un véritable besoin, même si je n’ai pas toutes les réponses à ce sujet. Les siennes sont beaucoup plus complexes de par sa servitude dévotionnelle, illimitée, même si je les considère inhérentes à sa féminité.

La hiérarchie de par ce transfert d’autorité absolu est le langage de N/notre relation. C’est ce qui me semble le plus achevé, et parce que c’est ce qui me convient est une réponse suffisante.

Ainsi N/nous usons des justes termes de Maître et d’esclave, de Propriétaire et de propriété et un jour (je N/nous le souhaite sincèrement) de Mari et d’épouse. Parce qu’elle m’appartient en toutes choses.

La procédure à suivre lorsque Maître est malade

Ce dimanche [27 novembre] dans l’après-midi, Maître m’a signalé être malade. Ce signal déclenche automatiquement le protocole (la procédure) relatif à la maladie. Je profite de l’occasion d’avoir un peu de temps avant la préparation du repas (et de Maître qui se repose) pour écrire sur cette procédure.

Au-delà de se déclencher par le signal de Maître, il y a généralement quelques signes avant-coureurs qui peuvent me mettre dans une attente officieuse. Ce n’est pas tout le temps le cas, mais parfois cela arrive.

Une fois le protocole enclenché, Maître se met dans une tenue confortable s’Il n’y est pas déjà, va au lit, puis j’apporte la cloche dans la chambre qui attend toujours d’être remplacée par une petite cloche de comptoir au bruit moins… monacal.

Ce qui ne change pas de d’habitude est ma (complète) mise à disposition. Au moindre tintement, je me présente dans la chambre, fais une révérence puis attends dans la position d’attente debout Sa demande – de l’eau, du thé, un comprimé, de la compagnie… Ne plus embrasser les verres lorsqu’ils ont été servis une première fois et que le contenu a été consommé sans les avoir re-lavés au préalable.

Maître n’est pas des plus à l’aise avec tout ce qui provoque l’inactivité ou qui la nécessite afin d’en venir à bout au mieux le plus rapidement possible. Je suis beaucoup sonnée pour mon empathie. Je câline, réconforte, je suis une esclave/(future) épouse aimante. S’Il s’endort sans m’avoir congédiée, je dois prendre congé moi-même et retourner m’affairer dans la maison.

Le protocole de maladie a pour effet certains ajustements, comme la possibilité de prendre la parole pour avoir des précisions sur l’état de Maître – la surveillance des symptômes (température, vomissements, maux divers…), leurs variations et leurs espacements étant une de mes tâches principales durant toute la durée où ce protocole est en vigueur. J’écoute avec attention, je suis habilitée à prendre les décisions nécessaires telles que demander un avis professionnel à distance, contacter un médecin pour une prise de rendez-vous en présentiel, appeler les pompiers…

Je peux également passer d’une corvée à une autre sans nécessiter l’approbation de Maître. En temps normal lorsque Maître est à la maison, je dois avoir Son accord pour passer d’une tâche à une autre, à part s’Il m’en a explicitement dispensée. Mes chaussures de journée sont remplacées par les chaussures du soleil et les chaussures de la lune (du matin et du soir) en chanvre et lin, les chaînes sont retirées si elles étaient vissées à mes poignets et je dois veiller à ne pas faire tinter mes bracelets. Les horaires (par exemple des repas, de mon entretien) peuvent être retardés ou avancés, voire annulés.

Cela n’est jamais valable pour la prière.

Des tâches demeurent, comme assainir l’air en aérant de manière journalière ou ajuster les chauffages – cela fait un moment qu’il m’est interdit de monter les radiateurs à plus de 19°, la réussite de cette tâche m’est devenue très accessible.

Une fois que Maître est guéri, vient une sorte de procédure post-maladie qui est identique à celle du protocole de maladie si je tombe malade. Il s’agit plus d’une routine de nettoyage – désinfecter ce qui doit l’être (poignées, interrupteurs, claviers… – initialement une fois toutes les deux semaines), lavage de la literie (initialement tous les dix jours), changer la brosse à dents (initialement tous les trimestres)… Et mettre à jour ces données dans les feuilles de calcul.

Le contrôle qu’il me faut sur elle

Toujours la même histoire : au mieux un essai, au pire un raté (cf. cette introduction). Toujours dans l’intérêt d’expliquer au mieux N/notre fonctionnement et les axes qui ont été pris pour ce ménage et qui lui sont propres.


Je ne trouve pas qu’il soit idiot d’introduire que chez moi, la possession passe par le contrôle. Si je ne contrôlais pas les choses à un certain degré, je ne pourrais pas dire sereinement que je possède. Certains le peuvent aisément et ce n’est pas le sujet, je suis le premier à être étriqué par ma vision jusqu’au-boutiste en matière de hiérarchie et de possession.

Je trouve qu’il est aussi important de signaler que mon contrôle n’est pas un cadeau que j’offre aux petites-amies. Ce n’est pas non plus un profil complémentaire qui me donne envie de l’exercer. J’accepte de ne pas avoir la réponse au pourquoi du comment. Je savais que c’était en dormance. J’en ai eu envie avec elle alors qu’elle n’avait aucune prédisposition en faveur de cela. Alors ainsi soit-il.

Lorsque j’ai rencontré ma merveilleuse propriété, elle était merveilleusement libre. Mais elle était (et est encore) surtout merveilleusement jeune. Ce sont des années constructrices, j’en ai eu la responsabilité à partir du moment où je l’ai considérée pour être mienne.

Je vois cette relation entre mon contrôle et ma propriété comme un sculpteur taillant son bloc de pierre. Je peux tout lui faire, tout lui ordonner, sans prétexte pour plusieurs raisons.

Parce que je la connais.
Je reste de ceux qui pensent qu’il faut connaître quelqu’un avant de tout contrôler de lui. Posséder quelqu’un (non partiellement) peut détruire un individu. C’est ce qu’elle m’a inspiré (la possession, pas la destruction), alors je me devais de connaître parfaitement la personne qu’elle était pour en faire la merveilleuse asservie qu’elle est devenue. Si je taille trop peu, je suis perdant. Si je taille de trop, je suis perdant aussi. Chaque décision a eu (et aura encore) son lot de conséquences. Si je la brise durablement, je n’en tirerai rien. Si je ne la jugeais pas digne et capable d’être totalement mienne et d’endurer tout ce que je juge possible pour la seule bonne raison que c’est ce que je souhaite, je ne l’aurais jamais reconnue accomplie et aurais encore moins usé du terme esclave pour la désigner.

Parce qu’il a fallu du temps.
Le contrôle s’acquiert, il ne s’est pas pris ici en entier d’une traite. Ce n’est pas instantané lorsque cela se doit d’être durable. Et j’attire souvent l’attention sur un point essentiel : si elle n’avait pas eu l’expérience de l’indépendance (gérer ses finances, son logement, choisir ses amis, son activité, ses ambitions etc.), le contrôle qu’elle m’aurait donné sur ces domaines s’en serait trouvé amoindri, voire inexistant. Avoir été libre ne rend son offrande que plus grande. Le don de l’autorité sur un champ de pouvoir qui n’a pas été expérimenté, ni connu, n’a à mes yeux que très peu de valeur.

Parce que je l’exerce.
Je fais une (très) nette différence entre avoir l’autorité sur et exercer mon autorité sur. Je fais aussi une (très) nette différence entre prendre des décisions qui lui conviendraient sur le court terme/moyen terme et prendre des décisions qui me conviendront sur le long terme. Je ne contrôle pas les choses pour qu’elles tournent autour d’elle, ce n’est pas une relation égalitaire. C’est un équilibre qui tourne autour de moi pour alimenter N/notre relation/(future) union. Je n’exerce pas non plus mon autorité car je manque de confiance en elle ou en moi, je l’exerce car je pense profondément que c’est le fonctionnement qui sied à ce ménage.

Parce que le Mari est le Chef de la femme.
N/notre approche de la hiérarchie est religieuse, faisant que certaines choses sont réglées comme des évidences pour moi. Mon pouvoir (absolu) sur elle est ce qui doit être. Cette femme m’a été dédiée et il s’agit de l’un des plus beaux cadeaux que l’Eternel a à offrir.

Parce qu’elle l’a (m’a) accepté.
On parle de servitude volontaire. Les moyens et les raisons la regardent, me regardent. N/nous sommes au clair, c’est ce que j’estime être le principal.


Ça, c’est pourquoi j’ai l’intégralité du pouvoir décisionnel sur ma propriété. Passons à comment, c’est-à-dire ce que ça donne en pratique de manière générale.

Premièrement, ça se manifeste par son absence de refus face à toutes les décisions que je prends et tout ce que je lui ordonne de faire quand elle est en capacité de le faire (subtilité très importante, je ne peux pas lui ordonner de me jouer La Lettre à Élise si je ne lui ai jamais imposé d’apprendre ce morceau). Par contre, si je la juge en capacité de, peu m’importe ce qu’elle pense savoir de son état (par exemple le degré de fatigue physique ou mental). Il n’est à aucun moment dans ma préoccupation (ou la sienne d’ailleurs) de savoir si elle accepte(rait) ou non car tout chez elle m’est dû/dédié et c’est tout bonnement délicieux. La validité de ces choses n’entre plus dans sa ligne de compte parce qu’il ne reste que la confiance. Peut-être que cela parait très dangereux. Il me parait très dangereux d’offrir tout son pouvoir décisionnel à quelqu’un, tout comme il me parait tout aussi dangereux de l’avoir pour soi. Qu’est-ce que c’est, le bon contrôle qui ne ferait jamais de mal, lorsqu’il est absolu (et par conséquent indiscutable) ?

Acquisition d’une charge mentale.
Le contrôle s’avère être aussi une affaire de gestion qui peut se montrer écrasante. On va dire que j’ai de la chance et que ça mouline toujours là-haut même quand il n’y a rien à moudre. Alors, qu’il y ai de la matière depuis quatre ans et demi est sûrement une bonne nouvelle (les grands pouvoirs allant de pair avec les grandes responsabilités).

L’enjeu de la constance.
Avoir le contrôle, être en charge en permanence d’un esclave relève d’une activité cérébrale (et parfois physique) qui peut rapidement devenir coûteuse (cf. plus haut concernant la charge mentale). Tous les cerveaux ne sont pas faits pour traiter de ce genre d’affaire d’une manière exhaustive et/ou sur le long terme en permanence. Jusqu’ici, je pense m’en sortir plutôt bien. J’ai du mal à croire que la constance puisse par exemple uniquement reposer sur une énergie exclusivement (ou en très grande partie) sexuelle. Je pense que je tiens car je traite le contrôle que j’exerce sur elle comme un véritable besoin et que comme le service, il est une partie intégrante du style de vie que N/nous vivons.

Des entretiens avec moi-même.
Pas seulement lorsqu’une grande décision comme celle-ci est à prendre. Pas seulement quand quelque chose dysfonctionne. Même quand tout va bien. Régulièrement. Je suis le capitaine de ce bateau (N/notre future union) et je ne peux être rongé (trop longtemps) par le doute ou certaines émotions, certaines situations qui viendraient brouiller ma prise de décision. Je ne peux pas m’offrir le luxe d’être dépassé dans la durée si je veux toujours maintenir le cap.

De la patience.
On ne peut pas toujours tout faire maintenant. À vrai dire, les grandes décisions sont rarement prises puis effectives d’une manière instantanée. Il n’y a pas vraiment de notion d’immédiat qui serait déterminée pour cela. Un exemple simple : contrôler sa penderie ou sa manière de s’atteler aux services domestiques n’a rien avoir avec le choix de son activité (ou non-activité) salariée. Certaines décisions peuvent être actées et rectifiées si besoin plus rapidement que d’autres. Certaines nécessitent une réflexion profonde et ne peuvent avoir recours à des essais. À ce sujet, certains essayages ont eu lieu et se sont trouvés concluants dans la conception de son uniforme.

Ni devin, ni magicien.
Je garde toujours à l’esprit que même avec les meilleures intentions et les meilleurs investissements, certaines choses ne seront simplement pas comme je les avais imaginées. Je pense pouvoir affirmer que j’ai un fétichisme : la réalité. Je ne peux que reconnaître qu’il y a toujours une part d’incertitude plus ou moins grande dans certaines décisions que je prends. Et si parfois il n’y aura que quelques vagues, il y aura aussi des tempêtes. Et parfois, il n’y aura rien d’autre à faire à part d’attendre péniblement qu’elles passent.


Je suis le marin, elle est le gabier et N/nous naviguons.

Essai sur le Service

Un essai bancal et fragmentaire, insignifiant pour certains, probablement plus un commentaire qu’un véritable essai d’ailleurs, qui saura peut-être mettre un peu de joie dans le cœur de ceux qui comprendront et trouveront là une vision similaire (ou simplement un angle complémentaire) à la leur, dépourvue d’idéalisation et encline à la réalité.

Définir le service peut s’avérer être une tâche de grande ampleur et décourageante (surtout si l’on souhaite aller dans le détail et lister toutes les manières dont il peut s’exprimer) et à la fois une tâche si simple quand on cherche à le définir dans son ensemble. J’ai des ambitions bien plus modestes pour ce billet.

Pour ma part, j’ai beaucoup plus de facilités à dire ce que les choses ne sont pas (cf. Ce ménage rétro) pour énoncer ce qu’elles sont. Ceci n’est qu’un essai sur le Service, au pire un mélange de bonnes traductions et quelques commentaires dont je ne peux promettre une grande qualité éducative, néanmoins ils auront le mérite d’être en alignement avec la manière dont N/nous vivons.


J’aimerais m’appuyer sur quelques citations du livre Real Service, co-écrit par Raven Kaldera et sa propriété Joshua Tenpenny. Un livre que je recommande fortement aux personnes dans des relations axées sur le service et/ou celles qui s’y intéressent.

Dans le premier chapitre Figuring Out Service ou Comprendre le Service en français, prennent place les Règles de Service de Joshua après une courte page portant sur le service porn et le fétichisme du majordome, qui ne peuvent être grand chose d’autre que des fantaisies passagères dans le monde réel pour la plupart des individus. Ce qui, en soit, n’est pas un véritable problème le temps que la réalité importe peu dans la dynamique, de ce fait généralement non permanente (hormis si l’on fait les sacrifices nécessaires afin de posséder un esclave/domestique à demeure en permanence).

Pour cet essai sur le Service, je vais m’appuyer sur la Première règle de Service (de Joshua), sûrement en vigueur (peu importe si de manière explicite ou non) dans toute relation durable axée sur le service.

« If the master doesn’t want it, it isn’t service »

KALDERA Raven et TENPENNY Joshua, 10 août 2011, Real Service – règle 1 sur 4, Alfred Press, Massachusetts, page 9.

Si le Maître ne le veut pas, ce n’est pas du service. Even if… – même si.

Ce n’est pas du service, même si vous le faites pour eux et qu’ils vous en seront possiblement reconnaissants plus tard, même si vous pensez que c’est ce qui lui plairait, même si cela doit être fait, même si, même si…

Faire le ménage est nécessaire pour qu’une maison ne soit pas sale, ça ne veut pas dire pour autant que c’est du service. Ça l’est si le Propriétaire a l’attente d’une maison entretenue par sa propriété.

Car si le Maître ne le veut pas, ce n’est simplement pas du service.

À partir de là, la liste de ce qui n’est pas du service peut s’avérer assez longue et mène également à la conclusion suivante : toute action peut être du service dès lors que le Propriétaire désire cette action de la part de sa propriété.

Et en ce sens, si le Propriétaire veut se montrer peu ou particulièrement exigeant, avec peu ou d’énormes attentes, c’est ainsi et celui qui sert se doit de l’accepter, car le « service » imposé par la partie servante ne peut en être et nuira tôt ou tard gravement à la relation. À savoir qu’une relation hiérarchique peut avoir plusieurs orientations sans nécessairement être orientée sur le service, mais qu’une axée ainsi demande beaucoup de temps, d’aménagements et d’engagements doubles en fonction des attentes du Propriétaire.

À mon sens, l’esclave doit adhérer à la vision du service (et de la servitude) de son Propriétaire et potentiellement mettre son idée du service de côté pour épouser la seule qui compte, c’est-à-dire celle de celui qui est servi. Pas celle qui correspond à ce qui est communément défini comme service en fonction de sa position hiérarchique, ni celle que se font les autres. Uniquement celle qui se base sur les désirs du Propriétaire compte.

Chaque relation axée sur le service ne peut qu’être profondément différente d’une à l’autre, chaque Propriétaire ayant des besoins et attentes qui lui sont propres.

Je ne partage pas vraiment l’idée qu’un real service le soit lorsqu’il est négocié ou enclin aux compromis et ai énormément de difficultés à y voir une transaction. J’y vois une (totale, dans le cas de ce ménage) mise à disposition où seul le désir (non-fantasmé) du Propriétaire entre en ligne de compte. Ici, c’est ma volonté et l’obéissance d’esclave calliopée (la réponse à cette volonté) qui vient créer ce que je considère être le service.

« While acquiescence may seem like a favor to bright-eyed meaning servant, in the end it is no favor. Honesty is the best option »

KALDERA Raven et TENPENNY Joshua, 10 août 2011, Real Service – règle 1 sur 4, Alfred Press, Massachusetts, page 10.

Alors que l’acquiescement peut paraître comme une faveur aux yeux du serviteur, en finalité ce n’est pas une faveur. L’honnêteté est la [votre] meilleure option.

Dans N/notre relation, je ne peux feindre d’être satisfait par le service de mon esclave si je ne le suis pas. Même par compassion pour ses efforts ou par sentiments amoureux. Car ça ne rendra pas son service réel. Et surtout, ça ne rendra pas ma merveilleuse propriété meilleure. Ça ne serait que malhonnête et viendrait détruire toute possibilité d’amélioration. Mes exigences sont mon langage d’amour et j’en juge esclave calliopée digne et capable.


Une histoire de réalité.
Toute propriété peut être amenée à mal faire les choses et chaque Propriétaire possède son seuil de tolérance vis-à-vis de cela, à savoir qu’un pouce mal placé sur un verre embrassé puis tendu dépasse déjà le mien en ce qui concerne cette maison.

Une histoire d’honnêteté.
Il m’est normal de signifier à ma propriété si elle se trouve dans la maladresse, l’erreur comme dans l’excellence ainsi que lorsqu’elle s’éloigne de la ligne que je lui ai soigneusement tracée.

Une histoire de confiance.
Je ne crains pas ses émotions vis-à-vis de mes critiques car j’ai confiance en elle et je la connais parfaitement. Ma belle esclave a épousé ma vision du service et a connaissance de mes exigences.

Une histoire d’humilité.
Recevoir les critiques du Maître peut mettre les nerfs à rude épreuve, surtout quand la propriété pensait avoir bien fait. Le mépris n’a aucunement sa place dans le service (cf. règle numéro 2) – et ici tout court.

Une histoire de respect.
Laisser sa propriété dans l’erreur est un poison et la maintenir ainsi est dangereux. Ici, le temps terrestre est précieux et ma propriété l’a mis à mon service. Mes éloges se doivent d’être réelles, comme tous mes jugements.

Une histoire de hiérarchie.
En tant que Propriétaire, si j’accepte pour une quelconque raison ce que je ne juge pas acceptable, je ne dirige plus la relation.

Et mon tout une histoire de constance.


Les ressources pour cet article (et quelques autres complémentaires, notamment sur les différentes expressions du service) :

HannahTheScribe (3 articles)
« Control/Service-Oriented and Anticipatory/Reactive Service » ; « Learning in Anticipatory Service, and Some Advice » ; « Invisible Anticipatory Service, Setting Your Own Recurring Tasks, and Some Advice »

Joshua Tenpenny, Raven Kaldera, Real Service

Tequilarose, « Service Submission : Reactive and Proactive Service : What’s the Difference? »

Ce ménage rétro

La dénomination de ce ménage est volontaire et très importante. Je ne prétends pas détenir le fonctionnement de tous les ménages rétros/traditionnels existants. Néanmoins, je m’estime en mesure d’apporter une réponse qui m’est propre. Ne vous sentez pas offensé par la manière dont ce ménage fonctionne, cela le concerne uniquement.


J’utilise le terme de rétro pour dire qui imite un style démodé assez récent – généralement en référence à la première moitié du XXème (Le Robert), même si ce ménage n’a pas la recherche d’imiter quoi que ce soit mais s’est plutôt retrouvé par le hasard des choses ou les Lois naturelles en adéquation avec ce terme. Je le préfère grandement à 1950s household (ménage des années 1950) pour définir ce que N/nous vivons, pour plusieurs raisons évoquées quelques lignes plus loin.

Ce ménage se caractérise en premier lieu par une domination conjugale où je suis en ma qualité d’homme Possesseur de la femme que j’ai choisie, qui m’a été dédiée et que j’affectionne. Par essence dans ce ménage, je suis le seul à même de diriger le foyer, c’est-à-dire que je prends toutes les décisions (sans exceptions) et que ma propriété s’y plie. Il me semble être le moment opportun pour remémorer qu’aux grands pouvoirs riment les grandes responsabilités, et que si être la partie servie d’un Lien de servitude n’est pas à prendre à la légère, être le Chef d’un foyer non plus.

Il s’exprime par une sorte de retour à certaines traditions, anciennes pour certains, à combattre pour d’autres, très actuelles pour ce ménage. Je ne me suis jamais proclamé théologien, historien à mon échelle me suffisant amplement. La Bible est sujette à de multiples interprétations et celles que j’ai des Écritures et des Lois naturelles sont les valeurs de ce ménage.

Être retenues, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises à leurs maris, afin que la parole de Dieu ne soit pas blasphémée. (Tite 2:5)

Ce ménage contraste avec la vision moderne du couple par l’expression d’une discipline domestique religieuse où il est naturel que je dispose de l’autorité sur ma propriété (ou future épouse, comme vous préférez car ils sont dans ce ménage des synonymes). Entre autres, ce ménage est monogame, profondément hiérarchique et recentre/re-sacralise le masculin et féminin qui au-delà de la porte de ce ménage s’estompent.

Beaucoup de domaines, d’occupations et d’actions dans ce ménage sont ainsi essentiellement masculin ou féminin, même si parfois ils se juxtaposent de par le Lien (axé sur le service) que N/nous vivons.

Listes non-exhaustives de quelques exemples/mots-clés désordonnés et aléatoires de ce qui est masculin dans ce ménage : le bricolage, la conduite, l’opinion, les possessions, l’actualité, la défense, la politique (l’avis comme le vote), l’autorité, la carrière, Chef du foyer (et spirituel), la gestion des finances, la boisson… ; et de mots-clés/talents féminins (que j’entretiens en tant que Propriétaire/futur Mari) dans ce ménage : les arts ménagers et domestiques, la compagnie (plaisante), trophée du Mari, femme au foyer, la couture, la retenue, l’humilité, l’obéissance, la décoration…

Certains thèmes (à différents degrés et sous différentes formes) demeurent du registre masculin et féminin dans ce ménage, comme l’éducation, car j’attends par exemple de ma propriété un niveau d’instruction conséquent en ce qui concerne les Arts. Mais il y a aussi la Force, la religion, l’Amour… Et Dieu sait que l’Amour a tellement de manière de s’exprimer.

Le Divin N/nous a bâtis différemment afin de N/nous rendre unis et parfaitement complémentaires.


Je n’ai aucun avis (positif ou négatif) à émettre sur les ménages rétros dits « inversés » (dirigés par des femmes, ménages homosexuels ou autres), je trouve néanmoins qu’il s’agit d’un (dys)fonctionnement enclin à des valeurs modernes.

Au sujet du 1950s household, il s’agit à mes yeux du fétichisme d’une époque généralement très axé sur sa présumée esthétique répondant à un processus de glamourisation des années 1950.

Ce n’est pas la posture de ce ménage, qui revendique seulement faire preuve d’une hiérarchie poussée où il est dans la nature de la future épouse d’appartenir et dans la nature du futur Mari de posséder. Ce n’est ni un jeu, ni un processus de reproduction, tout au plus une affinité affirmée avec des dynamiques de pouvoir provenant d’un schéma ancien.

Même si j’apprécie le charme des reconstitutions, elles demeurent des fantaisies. J’accorde des similitudes, mais je ne peux construire un Lien réel sur le fétichisme d’une époque que je n’ai pas connue.

Je me trouve également en (profond) désaccord avec l’attitude surconsommatrice de ces années (notamment en terme d’électronique pour faciliter la vie des ménagères). Le labeur et les vêtements humbles vont au teint de ma propriété, et ce même si sa toilette de sortie se révèle coquette et que la quotidienne demeure soignée et en adéquation avec des goûts non-modernes.


Ce ménage ne répond ni à l’idéalisation d’une époque, ni à un pli visuel, mais reflette des valeurs religieuses/traditionnelles contrastant avec d’autres. Finalement, il se trouve bien ordinaire, l’ordinaire n’étant qu’une question d’usage.